Cette élection vient mettre un terme à plus de deux ans sans chef d'État au Liban. ‘’Une nouvelle ère de l'histoire du Liban commence aujourd'hui’’, a déclaré le président élu, dans son premier discours au Parlement après sa prestation de serment.
Le général, respecté pour son rôle à la tête de l'armée depuis 2017, a promis que l’État aurait désormais ‘’le monopole des armes’’ et s'est engagé à former rapidement un gouvernement, tout en respectant ‘’la trêve’’ avec Israël.
L’élection du général Aoun a été rendue possible grâce à un revirement stratégique des blocs chiites, notamment le Hezbollah pro-iranien et le mouvement Amal dirigé par Nabih Berry.
Après un premier tour de scrutin infructueux où le candidat n’avait obtenu que 71 voix, les députés chiites avaient initialement voté blanc.
Cependant, une réunion décisive d’une heure entre Joseph Aoun et des représentants des blocs chiites a permis de surmonter les désaccords. Ces échanges ont abouti à un soutien des 27 députés chiites lors du second tour, offrant au chef de l'armée la majorité nécessaire.
Bien que l’élection a été facilitée par l’accord des blocs chiites, le choix de Joseph Aoun transcende les clivages internes.
Sa candidature était soutenue par les États-Unis, l’Arabie saoudite et d’autres puissances occidentales, un facteur qui a sans doute limité la capacité des partis chiites à s’opposer à son élection sans risquer une confrontation politique et populaire.
Joseph Aoun tire également profit de sa position à la tête de l’armée, une institution considérée comme l’une des plus respectées dans un pays miné par les crises politiques, économiques et sociales.
Malgré son manque d’expérience politique, le général Aoun devra s’attaquer à des défis de taille. Les représentants chiites, lors de leur dernière rencontre avec lui, ont insisté sur la nécessité de prioriser le retrait israélien du Sud du Liban et la reconstruction des zones touchées par les conflits.
En parallèle, il devra rétablir la confiance dans les institutions libanaises, profondément affaiblies par les divisions confessionnelles et une crise économique sans précédent.
À l’approche de son 61? anniversaire, Joseph Aoun incarne pour beaucoup un espoir de stabilité dans un pays fracturé. Sa déclaration en faveur d’un monopole de l’État sur les armes marque une volonté de centraliser l’autorité dans un contexte où plusieurs factions armées opèrent en dehors du cadre étatique.
L’élection de Joseph Aoun est saluée comme une avancée majeure, mais elle ouvre également une nouvelle phase d’incertitudes pour un Liban qui espère tourner la page de l’instabilité politique.
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