Le régime militaire au pouvoir au Niger a retiré l’autorisation d’exercer à l’ONG française Acted, sans préciser les motifs de cette décision qui s’ajoute à une longue liste de prises de positions hostiles à la France.
« L’autorisation d’exercice accordée à l’ONG dénommée +Agence d’Aide à la coopération et au développement – Acted+ (…) est retirée » à compter de ce mardi 12 novembre 2024, indique le ministère de l’Intérieur dans un arrêté consulté par l’AFP.
L’arrêté, signé par le ministre, le général Mohamed Toumba, n’indique aucun motif.
Une autre ONG, nigérienne, Action pour le bien-être (APBE) a été visée par la même sanction, dans un arrêté séparé.
« La marche vers la souveraineté nationale est en pleine progression au Niger ! », a déclaré sur sa page Facebook, Ibrahim Bana, personnalité nigérienne favorable au régime et influente sur les réseaux sociaux.
« Le retrait des agréments de certaines ONG, dont les actions ne s’alignent pas avec les priorités de notre peuple, est un signal fort. Le Niger montre ainsi qu’il est maître de son destin, que l’aide internationale doit respecter notre vision, nos valeurs, et nos besoins », a-t-il ajouté.
Depuis son arrivée au pouvoir par un coup d’Etat en juillet 2023 qui a renversé le président Mohamed Bazoum, le régime des généraux de Niamey a fait de la souveraineté nationale sa priorité.
Ils ont multiplié les prises de positions hostiles à l’Occident et à la France en particulier en obtenant notamment le départ des soldats français puis américains déployés dans la lutte anti-jihadiste.
L’ambassadeur de France a été expulsé et le centre-culturel franco-nigérien a cessé de fonctionner en tant qu’établissement binational.
Certains médias français comme RFI ou France 24 ont été suspendus.
Le Niger continue toutefois de recevoir l’aide d’organisations internationales comme le Fonds monétaire international (FMI) qui a conclu le lundi 11 novembre 2024, un accord avec Niamey pour le décaissement de 43 millions de dollars.
Présente au Niger depuis 2010, Acted intervient dans plusieurs régions pour « fournir une réponse d’urgence » aux populations déplacées par les violences.
« Depuis 2010, Acted a assisté plus d’un million de bénéficiaires dans le cadre de ses différents projets », indique l’ONG sur son site internet.
En août 2020, six jeunes humanitaires français d’Acted avaient été assassinés avec leur chauffeur et leur guide nigériens dans une attaque jihadiste près de Niamey, revendiquée par l’Etat islamique.
Acted avait alors suspendu temporairement ses activités au Niger, mais avait assuré n’avoir aucune intention de quitter le pays.
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