e 25e anniversaire de la Commission indépendante permanente de concertation (CIPC) a été célébré, ce jeudi 12 décembre 2024, à Abidjan, lors d’une cérémonie qui a regroupé les organisations syndicales et patronales.
La commémoration des 25 ans de la CIPC à Abidjan a été portée par la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI, Patronat ivoirien). La CIPC a été mise en place le 18 avril 1996 par la volonté du patronat (CNPI-FIPME-UNIPL) et les Centrales syndicales (UGTCI – DIGNITE – FESACI).
Cette commission a été créée en réponse à une situation de tensions entre employeurs et travailleurs, marquée par des intérêts opposés : d’un côté, les employeurs cherchaient à maximiser leurs profits en minimisant les coûts de production, et de l’autre, les travailleurs revendiquaient une amélioration de leurs conditions de vie et de travail.
Face à cette situation, et pour répondre aux revendications salariales des travailleurs, le gouvernement ivoirien avait, auparavant, pris l’habitude de prendre des décisions impactant négativement le secteur productif, sans consulter les partenaires sociaux. Cette absence de concertation exposait les travailleurs à des licenciements économiques et nuisait à la bonne marche des entreprises.
Pour rompre avec cette pratique, feu Marcel Zadi Kessy, alors président du Conseil national du patronat ivoirien (CNPI), initia la création de la Commission indépendante permanente de concertation (CIPC), visant à concilier les deux intérêts en présence.
Depuis lors, cet instrument bipartite de « dialogue social » a largement contribué à la protection des droits fondamentaux des travailleurs, à la promotion de relations professionnelles empreintes de sérénité et à la prévention des conflits.
Au cours de ces 25 années, la CIPC a joué un rôle clé dans l’établissement d’un climat social apaisé dans le secteur privé. Stéphane Aka-Anghui, le directeur exécutif de la CGECI, a salué les efforts réalisés par les différentes parties pour maintenir la stabilité des outils de production.
Selon Stéphane Aka-Anghui, « le dialogue social est susceptible de résoudre des questions économiques et sociales importantes, de promouvoir la bonne gouvernance, de favoriser la paix et la stabilité sociale et de stimuler l’économie ». Il a ajouté que l’une des fonctions essentielles de la CIPC est de « favoriser la collaboration entre les parties prenantes afin de parvenir à des accords mutuellement bénéfiques sur des sujets clés tels que les salaires, les avantages sociaux, les conditions de travail, les politiques de ressources humaines, la formation professionnelle, la santé et la sécurité au travail ».
Il a également rendu un hommage poignant à M. Marcel Zadi Kessy, décédé le 13 octobre 2020, ainsi qu’à M. Bernard N’Doumi, deux grands artisans de ce dialogue social, qui privilégient la concertation et la négociation comme instruments indispensables pour l’amélioration du climat social au sein des entreprises.
Mme Kattia Paredes Moreno, représentante de la directrice du bureau pays de l’OIT, s’est réjouie de voir que « la CIPC est devenue un pilier de la stabilité sociale et économique de la Côte d’Ivoire, contribuant ainsi à l’amélioration de la productivité ».
Elle a également conseillé aux parties prenantes de s’adapter aux défis actuels, soulignant que « le monde du travail connaît une mutation profonde et est en constante évolution, marquée par la mondialisation, le boom démographique, les migrations, la technologie » et le changement climatique.
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