
À l’occasion du Salon de l’Agriculture à Paris, le ministre ivoirien de l'Agriculture et du Développement durable, Kobenan Kouassi Adjoumani, a réaffirmé l’ambition de la Côte d’Ivoire de renforcer sa production rizicole pour atteindre l’autosuffisance d’ici fin 2026.
Un retour aux fondamentaux de la riziculture
Si la Côte d’Ivoire est mondialement connue pour sa production de cacao et de manioc, elle ambitionne désormais de redevenir autosuffisante en riz, comme c'était le cas dans les années 1970. « Au fil du temps, nous avons mis l’accent sur les cultures de rente, ce qui nous a éloignés de cette autosuffisance. Aujourd’hui, nous revenons à une production intensive avec des technologies modernes », explique le ministre.
Face aux chocs économiques récents, notamment la guerre en Ukraine et la pandémie de Covid-19, le pays a intensifié ses efforts pour renforcer sa production vivrière. Grâce au Programme national d'investissement agricole (PNIA), la production de riz blanchi est passée de 900 000 tonnes en 2010 à 1,55 million de tonnes en 2024. Avec un besoin estimé à 2,1 millions de tonnes pour assurer l’autosuffisance alimentaire, le gouvernement se montre optimiste quant à l’atteinte de cet objectif d’ici fin 2026.
Les stratégies pour combler l’écart
Pour y parvenir, la Côte d’Ivoire mise sur plusieurs leviers :
- L’utilisation de semences améliorées, plus adaptées aux conditions climatiques.
- L’aménagement de plateformes irriguées, permettant de mieux gérer les ressources en eau, essentielles à la riziculture.
- L’optimisation de la gestion des saisons des pluies, avec la collecte et la redistribution de l’eau pour les plantations rizicoles.
Un modèle à élargir aux autres cultures ?
Interrogé sur l’impact du changement climatique sur d’autres cultures comme le cacao, le ministre souligne que la Côte d’Ivoire privilégie une production naturelle, sans irrigation massive pour éviter des coûts supplémentaires aux producteurs. « Nous avons opté pour des plants résilients et la lutte contre le swollen shoot, une maladie qui décime nos plantations », précise-t-il.
Lutte contre l’exportation illégale du cacao
Le ministre a également abordé la question du trafic illégal de cacao vers les pays voisins. Entre octobre et décembre 2024, près de 50 000 tonnes auraient été exportées illicitement, selon l’agence Reuters. Face à cette situation, le gouvernement a renforcé les contrôles aux frontières et pris des sanctions contre les fraudeurs. « Des hauts fonctionnaires et des militaires impliqués ont été relevés de leurs fonctions. Aujourd’hui, nous veillons strictement à ce que notre cacao ne soit plus détourné », assure Kobenan Kouassi Adjoumani.
Un Salon de l’Agriculture en Côte d’Ivoire
En conclusion, le ministre a annoncé la tenue du premier Salon de l’Agriculture ivoirien, du 23 mai au 1er juin 2025. Il invite les investisseurs et opérateurs économiques à venir découvrir les opportunités agricoles du pays.
Avec ces initiatives, la Côte d’Ivoire entend non seulement assurer sa souveraineté alimentaire, mais aussi renforcer sa place sur la scène agricole internationale.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article