Il est indispensable pour nos états d’Afrique subsaharienne
francophone de faire émerger des champions nationaux qui leur seront des
soutiens indéfectibles en cas de crise et de véritables instruments de
promotions dans le concert des nations.
Les crises, notamment les crises sanitaires, peuvent
subvenir à tout moment et imposer leur diktat. Face à ces imprévus, nos états,
pour y faire face mobilisent des fonds sur leurs budgets de fonctionnement
et/ou font appel à l’aide extérieur. 60 ans après les indépendances, force est
de constater que nos états, les pays d’Afrique saharienne francophone, en
particulier, n’ont pas beaucoup misé sur l’accompagnement des entrepreneurs
locaux, l’accompagnement des élites triés sur le volet, dans différents
secteurs d’activités (primaires-secondaires et tertiaires) pour en faire des
champions nationaux.
Les champions nationaux sont définis comme les entreprises
locales qui sont devenus les principaux concurrents sur leurs marchés mondiaux.
Les pays anglophones et ceux du Maghreb l’ont bien compris
très tôt. Le Nigeria et le Maroc sont bons exemples. C’est avec fierté que nous
suivons l’expansion internationale de Dangote en Afrique et dans le monde.
« Dans les économies émergentes, les Champions Nationaux sont devenus
des partenaires stratégiques pour atteindre une meilleure transformation. Nos
pays doivent les positionner en tant que les acteurs majeurs d’une prospérité
durable enfin de nous approprier notre processus de développement »,
avait déclaré en 2014 Antonio Pedro, de la CEA (La Commission économique des
Nations Unies pour l'Afrique)
Le COVID19 révèle foncièrement que les champions nationaux
sont des bras financier et économiques puissants qui permettraient à nos états
de s’affranchir des donateurs extérieurs. Le Maroc est l’exemple à suivre. ‘’Au
Maroc, en l’espace d’une journée, le fond spécial de lutte contre le
coronavirus institué par le roi Mohamed VI a atteint tous ses objectifs, du
fait de la contribution des champions nationaux’’.
Les autres pays d'Afrique francophone, avec la progression
des cas positifs, ont également mis en place des fonds de lutte contre le
coronavirus et invité les entreprises et les bonnes volontés à y contribuer…Le
constat est évident, c’est lourd en situation de crise et d’incertitude de
sortir le chéquier, n’eut été par esprit patriotique et par la volonté de
soigner son image de marque vis-à-vis des opinions nationales et
internationales. Nous verrons un ballet de donations des entreprises et
filiales de multinationales en guise de réponse à l'appel des Chef d'Etats...
Dans certains pays, des montants sont fixés, imposés aux entreprises en guise
de contribution obligatoire. Quand on sait que dans ces mêmes pays la fiscalité
n'a pas été souple avec elles jusqu'à l'arrivée du covid19.
En terme de communication nous pouvons retenir que :
· Le Maroc envoie un message fort de souveraineté au monde
entier.
· Les autres pays bénéficiant de l’aide de la banque
mondiale évoquent leur fragilité et leur dépendance à cette aide.
Donc, encourager l’émergence des champions nationaux
contribue à démontrer la puissance économique du pays d’origine, à mobiliser
des investissements et à gagner la confiance des tiers dans la diplomatie… tout
ceci étant évidemment, une infime partie des retombées pour le pays.
‘’La démarche typique du champion national colle aux besoins
en développement du pays et aux attentes du pouvoir en place’ dirait Selma
Mhaoud.
En somme, tout le monde y gagne !
Konan NGUESSAN (Chef d'entreprise)
[email protected] / +221 76 830 54 58
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