Depuis le 30 décembre 2024, le navire Zimrida, battant pavillon de la Barbade et représenté par SAKINA SHIP SERVICE, est stationné dans les eaux territoriales ivoiriennes.
Son intention d'accoster au port autonome d'Abidjan pourrait paraître anodine, mais la nature de sa cargaison soulève des inquiétudes majeures. En effet, le Zimrida transporte 20 000 tonnes de nitrate d'ammonium, une substance chimique à la fois utile et potentiellement dangereuse.
Le nitrate d'ammonium est largement utilisé comme fertilisant en agriculture. Toutefois, lorsqu'il est avarié ou mal manipulé, il peut se transformer en un puissant explosif. Ce risque rappelle tragiquement l'explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth.
Cette catastrophe, causée par 2 750 tonnes de nitrate d'ammonium (soit l'équivalent de 440 tonnes de TNT), avait fait 150 morts et des milliers de blessés, marquant les esprits par son ampleur destructrice.
Dans le cas présent, l'histoire du Zimrida et de sa cargaison est tout aussi alarmante. Selon des médias occidentaux, les 20 000 tonnes de nitrate d'ammonium étaient initialement transportées par le cargo Ruby. Fin août 2024, ce dernier avait été sérieusement endommagé par une tempête peu après son départ de Russie.
Contraint d'errer en mer du Nord, le Ruby avait finalement été accueilli au port britannique de Great Yarmouth. C'est là que sa cargaison avait été transférée sur le Zimrida. Lors de cette opération, il avait été découvert qu'une partie du nitrate d'ammonium était polluée. En conséquence, 300 tonnes avaient dû être jetées à la mer.
Malheureusement, le Zimrida n'a pas connu un sort plus favorable que son prédécesseur. Plusieurs ports ont refusé de l'accueillir en raison de la dangerosité de son contenu.
Ainsi, le navire s'est retrouvé dans les eaux territoriales ivoiriennes, suscitant une vive inquiétude parmi les autorités locales et la population. La présence prolongée de cette cargaison à haut risque appelle à une gestion prudente et à une coopération internationale pour éviter toute catastrophe.
Le défi pour les autorités ivoiriennes est maintenant d'assurer la sécurité publique tout en gérant une situation complexe.
Cette affaire soulève également des questions sur le contrôle des cargaisons dangereuses à l'échelle mondiale et sur la nécessité de règles plus strictes pour éviter de tels épisodes à l'avenir.
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