Sept personnes, donc cinq fillettes, ont été tuées vendredi dans une attaque à la bombe visant des policiers qui protégeaient une campagne de vaccination anti-polio dans le sud-ouest du Pakistan, seul pays au monde avec l'Afghanistan où cette maladie reste endémique.
"Une attaque à la bombe a eu lieu près d'un véhicule de la police sur le marché central de Mastung", une ville du Baloutchistan, "faisant sept morts, un officier de police, cinq enfants et un commerçant", a déclaré l'officier Abdul Fatah.
Tous les enfants tués sont des fillettes car l'explosion est survenue à proximité d'une école pour filles.
"Ce véhicule transportait du personnel chargé de la protection de la campagne anti-polio", a ajouté son collègue, l'officier Rahmat Ullah.
Les vaccinateurs anti-polio et les policiers les protégeant sont régulièrement visés par des attaques mais très rarement dans cette région.
Depuis Islamabad, le ministre de l'Intérieur Mohsin Naqvi a condamné "une action brutale" visant "des enfants innocents" et a promis de n'avoir "aucune clémence" contre ses auteurs, alors que l'attaque n'a pas été revendiquée à ce stade.
Le Pakistan fait face à une résurgence de cas de polio, avec déjà au moins 41 enfants infectés depuis le début de l'année, un chiffre en forte hausse par rapport aux trois années précédentes.
Lundi, 405.000 personnes ont été mobilisées pour vacciner 45 millions d'enfants en une semaine. Les vaccinateurs font du porte-à-porte pour tenter de convaincre des familles souvent récalcitrantes de laisser leurs enfants ingérer le vaccin -oral et en deux doses- contre la polio.
Au lendemain du lancement de cette nouvelle campagne, deux agents de protection ont été tués dans une attaque non revendiquée. Au total, seize vaccinateurs ou policiers l'ont été depuis le début de l'année. En septembre, une centaine de policiers avaient fait grève pour dénoncer ces violences.
A sa frontière avec l'Afghanistan, le Pakistan connaît une recrudescence d'attaques des talibans pakistanais, formés au combat en Afghanistan et qui se réclament de la même idéologie que les talibans de nouveau au pouvoir à Kaboul depuis 2021.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) affirme qu'un minimum de deux doses de vaccin oral prises de façon distinctes sont nécessaires pour interrompre la transmission du poliovirus, ce qui nécessite que 90 % de tous les enfants de moins de 10 ans soient vaccinés dans une communauté donnée.
Généralement transmis par les eaux usées et l'eau contaminée, le poliovirus est hautement infectieux. Il peut provoquer des déformations et des paralysies, et est potentiellement mortel, affectant principalement les enfants de moins de cinq ans.
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