Le week-end dernier, Donald Trump se plaignait sur Twitter que le secret professionnel de l'avocat était «une chose du passé». La décision de la juge new-yorkaise Kimba Wood ne risque pas de le faire changer d'avis : elle a demandé lundi à ce que le nom d'un client de son avocat Michael Cohen, qui n'en compte plus que trois à l'heure actuelle, soit dévoilé, rapporte le «New York Times». Le client en question est loin d'être un inconnu puisqu'il s'agit de Sean Hannity, présentateur star de Fox News et grand défenseur de Donald Trump, qu'il avait même conseillé durant la campagne présidentielle. Il avait lourdement critiqué la perquisition du FBI dans les bureaux et au domicile de Michael Cohen, déclarant à l'antenne : «Ca veut dire que l'enquête-chasse aux sorcières de Mueller est en train de dérailler». Et ce même si la descente des agents fédéraux était liée à l'accord de confidentialité avec Stormy Daniels et deux autres femmes, et non directement à l'enquête russe, à laquelle Michael Cohen a également été mêlé car soupçonné de financement illégal de la campagne et de dissimulation d'informations gênantes sur le milliardaire. «C'est officiellement un geste pour diminuer et, si possible, destituer le président des Etats-Unis. Mueller et Rosenstein [le numéro 2 du ministère de la Justice qui a autorisé la procédure] ont déclaré une guerre juridique au président», avait-il même déclaré.
A ce moment, il n'avait pas dit qu'il était un client de Michael Cohen, ce qui lui a été reproché à l'antenne de Fox News lundi soir, notamment par l'avocat Alan Dershowitz, également pro-Trump : «Je pense vraiment que vous auriez dû dévoiler votre lien avec Cohen». Sean Hannity s'est défendu en assurant qu'il l'avait sollicité pour un dossier immobilier, «minimal», faisant aussi valoir son «droit à la vie privée». «Michael Cohen ne m'a représenté dans aucune affaire. Je ne l'ai jamais engagé, reçu de facture, ou payé de frais. J'ai eu avec lui à quelques occasions des discussions sur des questions légales, sur lesquelles je voulais son avis et sa perspective», a complété le présentateur lundi sur Twitter. «Je partais du principe que ces conversations étaient confidentielles, mais je veux être absolument clair : elles n'ont jamais concerné un sujet entre une tierce personne et moi», a-t-il ajouté, une référence claire aux multiples accords de confidentialité que Michael Cohen a supervisé pour de nombreux clients.
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