Les taxis-compteurs d’Abidjan, vont bientôt se doter d’applications mobiles, comme leurs concurrents des VTC.
Les premiers taxi-compteurs, reconnaissables à leur couleur orange ou orange-blanc, avec compteur et antenne, seront dotés de dispositifs compatibles avec les applications mobiles, dès ce mois de septembre 2024, souligne à l’agence de presse Top News Africa une source proche de la Mutuelle d’assurance des taxi-compteurs d’Abidjan (MATCA).
« Le projet est déjà bouclé et nous passerons à la phase d’expérimentation dès ce mois de septembre », renseigne cette source pour qui, cette ‘’révolution’’, vise à combler le manque à gagner imposé par l’arrivée sur le marché du transport de particuliers des VTC.
Toutefois, selon ce responsable de la MATCA, les pires concurrents des taxi-compteurs, ce sont plutôt les taxis intercommunaux banalisés, c’est-à-dire sans signes distinctifs particuliers.
« Normalement, leur activité est illégale. Mais, nous avons affaire à une vraie mafia », critique-t-il, expliquant que dernièrement, « grâce à une action coordonnée avec les autorités compétentes, une cinquantaine de ces ‘’taxis banalisés’’, appréhendés et mis en fourrière, a été libérée dès le lendemain », sous la pression de leurs parrains, très hauts placés.
Joint au téléphone par l’agence de presse Top News Africa, Mamadou Bakayoko, président de l’Association des conducteurs de taxis compteurs (ACTC), est d’avis avec ce responsable de la MATCA, au sujet des concurrents des taxis-compteurs.
« Il s’agit d’une concurrence très déloyale, qui cause d’énormes pertes aux taxis-compteurs. En plus des taxis banalisés, il y a aussi les gbakas (minicars de transport en commun, qui desservent désormais toutes les communes d’Abidjan, au vu et au su de toutes les autorités », renchérit le responsable associatif.
Poursuivant, il indique que d’ici fin septembre, une centaine de nouveaux taxi-compteurs, acquis dans le cadre du renouvellement du parc auto, conclu entre un groupe d’intérêt auquel il appartient et le ministère des Transports, se mettront à l’heure des applications, pour limiter les pertes liées à la concurrence des VTC.
« En attendant qu’une solution soit trouvée au problème des taxis banalisés, nous avons décidé de faire quelque chose, pour nous adapter à la nouvelle réalité imposée par les VTC. L’arrivée des VTC a fait perdre environ 40% de chiffre d’affaires aux taxis-compteurs », informe Mamadou Bakayoko.
Également joint au téléphone, Drissa Diaby dit Diaby TV2, président de l’Association des détenteurs de taxis-compteurs et communaux de Côte d’Ivoire (Adtc-ci), fustige aussi la concurrence déloyale des gbakas et des taxis banalisés.
« Nous travaillons en étroite collaboration avec les autorités pour trouver une solution à cette mauvaise concurrence », explique M. Diaby qui, a contrario, voit plutôt un point positif à l’arrivée des VTC sur le marché du transport des personnes.
« C’est aussi pour aider les populations à se déplacer plus facilement, puisque les taxis-compteurs seuls ne peuvent pas satisfaire la demande », relativise-t-il.
« L’autre aspect positif, c’est que lorsque le client a peut-être oublié un objet dans le véhicule, il peut le récupérer plus facilement, grâce au contact du conducteur dont il dispose. Ce type de taxis, selon les avis de certains clients, leur offre par ailleurs une sécurité, dans la mesure où ils disposent d’informations essentielles à la fois sur le conducteur mais aussi sur l’itinéraire. Sans oublier qu’il offre au chauffeur au volant et au propriétaire la possibilité de ne pas être obligé de marauder », souligne Diaby TV2.
« La seule chose qu’on peut leur reprocher, c’est peut-être le fait qu’ils viennent souvent jouer sur le terrain des taxis-compteurs, quand ils n’ont pas de commandes via leurs applications », déplore le président de l’Association des détenteurs de taxis-compteurs et communaux de Côte d’Ivoire.
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