Attendu à cet évènement, le président de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, conduira une délégation de plus de 80 personnalités, ainsi que des représentants issus des 55 pays membres de l’organisation panafricaine.
A ce rendez-vous, participeront également des universitaires de haut niveau, des praticiens, des responsables de structures en charge des frontières en Afrique, et des partenaires au développement, a indiqué le Commissaire général du forum, Diakalidia Konaté, face à la presse, jeudi.
Ce forum qui est à sa 2e édition, vise à renforcer le processus de gouvernance des frontières en Afrique, de même que l’intégration sous régionale, a-t-il indiqué, précisant qu’il est coorganisé par la Côte d’Ivoire et la Commission de l’Union africaine (UA).
Professeur Ousmane Zida, le président de la Commission scientifique, a relevé que ce forum dont le thème central est « Frontières vertes : entre ressources naturelles partagées et défis de sécurité », permettra d’aborder avec « réalisme » les enjeux concernant les frontières africaines.
Ces assises permettront également d’observer et « de comprendre ce que nous avons comme différends frontaliers et conflits frontaliers, depuis les années 60, et de mettre tout cela en cohérence avec le besoin de sécurité collective », a-t-il renseigné.
Pour Diakalidia Konaté, le secrétaire exécutif de la Commission nationale des frontières de Côte d’Ivoire, « la question des ressources partagées est au cœur de la coopération transfrontalière », en témoignent les cours d’eau, les forêts, les chaînes de montagnes que les Etats ont en partage.
La Côte d’Ivoire, d’ailleurs, partage le Mont Nimba (Ouest ivoirien) avec la Guinée et le Libéria et « nous n’avons pas fini la délimitation de la frontière » avec ces deux pays voisins, a fait savoir Diakalidia Konaté, secrétaire exécutif de la Commission nationale des frontières.
Lorsque la ligne frontalière sera « achevée, comment collectivement, d’accord partie nous pouvons gérer cette chaîne de montagnes qui fait déjà l’objet d’exploitation un peu sauvage », s’est-il interrogé, soutenant que la coopération transfrontalière entre Etats s’avère nécessaire.
Il a relevé que « le Nil qui prend sa source depuis l’Est de l’Afrique et qui remonte jusqu’en Egypte, (est aujourd’hui) confronté à l’érection de barrages, et de dragage ». Une médiation de l’UA est actuellement, en cours, entre l’Egypte et l’Ethiopie qui y a construit un barrage hydroélectrique.
« Comment faire asseoir ces Etats pour qu’ils échangent autour de la diplomatie de l’eau » et d’autres différends frontaliers, tel est l’objectif principal de ce forum qui « sera l’occasion de donner des solutions innovantes », a-t-il poursuivi.
Diakalidia Konaté a annoncé que « la Côte d’Ivoire a une mission de reconnaissance de terrain avec le Mali en novembre 2024, (ainsi qu’) une séance de sensibilisation des communautés frontalières, suivie d’un mois de mission des équipes techniques sur la ligne frontière » entre les deux pays.
« On aura nos invités venant du Burkina Faso, comme du Mali, et c’est une occasion de rouvrir notre agenda de travail, de le mettre à jour et d’avancer » sur les questions de délimitation de la frontalière, a souligné M. Diakalidia Konaté.
Le Nigeria, dira-t-il, est attendu à ce forum et partagera son expérience frontalière avec le Niger, le Bénin ou encore le Cameroun. Dans cet élan, la coopération transfrontalière autour de l’eau et des forêts sera mise en exergue.
Les organisations régionales de gestion des bassins viendront partager leurs expériences, a mentionné M. Konaté Diakalidia, pour qui « c’est une occasion pour les Etats qui font frontière de se retrouver et d’affiner leur agenda de travail ».
La deuxième édition de Abidjan Border Forum est prévue du 23 au 25 octobre 2024, au Parc des expositions d’Abidjan, sur les berges de la lagune Ebrié. La cérémonie de lancement de l’évènement, a eu lieu le 10 septembre 2024, à la Primature.
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