Fermées en pleine crise sanitaire de la Covid-19,
en mars 2020, pour éviter la propagation de la maladie, les frontières
terrestres ivoiriennes ont été ouvertes le mercredi 15 février 2023 à la
grande satisfaction des transporteurs et commerçants.
‘’Le gouvernement a ouvert les frontières, nous
sommes très contents mais pour le moment beaucoup de gens ne savent pas.
D’autres ne croient pas et ils viennent se renseigner’’, réagit
Soumaila Traoré, chef de gare à Diahra Transport Abidjan, non loin de
l’abattoir de Port-Bouët (Sud-Abidjan).
Pour M.
Traoré, qui assure le tronçon Abidjan – Bamako (Mali), assis sous un
hangar de fortune en c’est une ‘’mesure forte prise par l’Etat qui va
arranger les transporteurs’’, ajoutant que ‘’le secteur du transport à
l’international a trop souffert de la fermeture’’.
Sur
le même alignement des gares dans cette commune, le constat demeure
similaire, chez Tidiane Simaga, chef de gare à AD transport qui relie
Abidjan à Ouagadougou (Burkina Faso).
‘’Nos passagers
qui sont partis ce matin (ndlr : jeudi), beaucoup ne savent pas que les
frontières sont ouvertes. Nous attendons le retour des premiers camions
pour voir ce qu’on peut faire’’, dit-il, ‘’heureux’’ pour cette
décision du gouvernement.
Au niveau de la commune
voisine, Koumassi, les transporteurs, ‘’émus’’, attendent le retour des
cars qui sont allés ce jeudi à Ouagadougou pour ‘’évaluer le niveau des
tracasseries sur la route’’.
‘’C’est hier qu’ils ont
ouvert les frontières, donc les passagers, beaucoup ne sont pas au
courant’’, raconte Mohamed Haïdara, contrôleur à la gare de la compagnie
SONEF transport, assurant que dans les jours qui vont suivre la gare va
grouiller de monde puisse que les tarifs vont diminuer.
Mohamed
Haïdara, confortablement assis dans son bureau dans un fauteuil bien
feutré au sein de cette gare, ne manque pas de conter les difficultés
que l’entreprise de transport a dû traverser pendant la période de
fermeture des frontières terrestres.
‘’Pendant près de
trois ans, ça n’a pas été facile pour nous. Il y a eu des responsables
qui ont perdu leur emploi, d’autres ont été mis au chômage technique’’,
relate-t-il avec peine. Cependant, ‘’cette réouverture vient comme une
bouffée d’oxygène’’.
La compagnie Sonef transport
assure les lignes Abidjan – Accra (Ghana), Abidjan – Cotonou (Benin),
Abidjan – Bamako (Mali), Abidjan – Niamey (Niger), Abidjan – Ouagadougou
(Burkina Faso), mais pour ce premier jour après la réouverture,
seulement quelques passagers qu’on pouvait voir venir s’acheter les
tickets pour les départs qui s’effectuent entre 4h30 et 6h00 du matin.
‘’Moi
je vais à Sikasso au Mali, je suis venu acheter mon ticket mais je ne
savais pas pour les frontières qui ont été rouvertes’’, explique dame
Kadidjatou Traoré commerçante de bazin qui toutes les fois par le passé
brave les interdictions au niveau de la frontière pour assurer son
commerce.
‘’Avec cette réouverture les choses seront
faciles. Les dépenses inutiles sur la route et au niveau de la frontière
vont baisser’’, ajoute-t-elle toute heureuse d’apprendre la nouvelle.
Dans
la commune marchande d’Adjamé, carrefour de toutes les autres communes
d’Abidjan, ce sont plutôt des bagages des passagers qui sont stockés et
perceptibles à la gare de TSR, sise non loin de la gare Nord de la
SOTRA.
‘’Les voyages se font les nuits donc les
passagers viennent laisser leurs bagages et rentrent chez eux pour
revenir la nuit embarquer’’, fait savoir Ouédraogo Issa, chef de gare
qui ne cache pas sa satisfaction face à cette mesure qui est ‘’un ouf de
soulagement’’.
M. Ouédraogo qui dit avoir lancé un
premier car ce matin en direction de Bobo-Dioulasso, attend le retour du
car avant de s’assurer de l’effectivité de la mesure, ‘’mais de toutes
les façons les syndicats vont s’asseoir et discuter des tarifs des
transports avant que tout ne fonctionne comme avant’’, renchérit-t-il.
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