Le porte-parole du gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly, s’est exprimé ce mercredi 8 janvier 2025 sur la demande de l’opposition en faveur d’un dialogue politique, visant des réformes du processus électoral, à l'approche de l'élection présidentielle d'octobre 2025.
Lors d’une conférence de presse tenue en marge du Conseil des ministres, M. Coulibaly a rappelé les conclusions du dernier dialogue politique qui avait réuni les partis politiques, la société civile et le gouvernement. Selon lui, « tous les problèmes qui relèvent d’une institution doivent leur être posés ».
Il a souligné que les dialogues politiques précédents ont permis de « passer en revue toutes les préoccupations » et qu’une des principales conclusions était de consolider l’État de droit en Côte d’Ivoire. « Toutes les institutions sont désormais installées et fonctionnent. Il faut s’adresser à ces institutions », a insisté le porte-parole, en ajoutant que cette démarche reflète la maturité démocratique du pays.
S’adressant directement aux leaders de l’opposition, il a déclaré : « Qu’ils commencent par poser les préoccupations qu’ils veulent poser aux institutions. Si ces problèmes relèvent de la justice, qu’ils s’adressent à la justice ; s’ils relèvent de l’Assemblée nationale ou de l’administration du territoire, qu’ils prennent contact avec ces entités. Il faut qu’on apprenne à faire fonctionner nos institutions. »
L’opposition appelle à des réformes pour un scrutin inclusif
Le débat autour de la tenue d’un dialogue politique a été ravivé par le président du PDCI, Tidjane Thiam, lors de son message de vœux pour le Nouvel An. Il a demandé un dialogue préalable à l’élection présidentielle, afin de garantir un scrutin transparent et inclusif. Cette position a été appuyée par Jean Gervais Tchéidé, secrétaire général du PPA-CI, qui, lors d’une conférence de presse ce lundi, a exhorté le gouvernement à dresser un bilan des dialogues politiques passés.
Une autre source de tension demeure la situation de l’ex-président Laurent Gbagbo, candidat du PPA-CI pour 2025, mais dont le nom n’apparaît pas sur la liste électorale. Cette exclusion est due à une condamnation de 2018 par la justice ivoirienne pour le « braquage » de la BCEAO.
M. Gbagbo, investi le 10 mai 2024 comme candidat de son parti, a fait de son inscription sur la liste électorale une priorité. « C’est l’inscription qui est la bataille la plus difficile », a-t-il déclaré lors d’une réunion du Comité central, en soulignant l’importance de cette étape pour mener la lutte électorale.
Le PPA-CI affirme que l’ONU aurait adressé une correspondance au gouvernement ivoirien pour demander l’inscription de Laurent Gbagbo sur les listes électorales. Cependant, interrogé sur ce sujet, Amadou Coulibaly a répondu : « On attend la lettre, je n’ai pas été informé de ce courrier. »
Une bataille politique intense en perspective
Alors que le paysage politique ivoirien se reconfigure et que les échéances électorales se rapprochent, les tensions autour des réformes électorales, des candidatures et du fonctionnement des institutions augurent des débats passionnés.
La consolidation de l’État de droit et le respect des institutions seront au cœur des enjeux de cette année cruciale pour la Côte d’Ivoire.
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