Le procès en appel des quatre hommes condamnés à perpétuité pour l'attentat djihadiste de Grand-Bassam, qui a fait 19 morts en 2016, a repris ce lundi 3 février 2025. L'audience avait été suspendue le 17 mai 2024 en raison de l'absence d'avocats pour assurer leur défense.
Kounta Sidi Mohamed, Cisse Hantao Ag Mohamed, Cisse Mohamed et Barry Hassan ont comparu devant la Cour, cette fois assistés de leur avocat, Me Zady Jonas. Chacun d’eux a nié les accusations portées contre lui, affirmant qu'ils ne sont pas des djihadistes et qu’ils ne connaissent pas Kounta Abdallah, alias Kounta Dallah, le présumé cerveau de l’attaque, toujours en fuite.
"On ne m’a jamais présenté de preuves montrant que je suis un terroriste", a insisté Barry Hassan, se présentant comme le petit-fils de l'ex-ministre ivoirien Ange Barry Battesti. Une déclaration contestée par Me Amadou Camara, représentant une partie des victimes, qui a dénoncé les multiples changements d'identité de l'accusé.
Les juges l'ont interrogé sur ses déplacements à Bamako, Gao et Ouagadougou entre décembre 2015 et janvier 2016, période durant laquelle ces villes ont été frappées par des attentats terroristes. Barry Hassan a nié toute implication, malgré les contradictions relevées entre ses déclarations à la police et ses propos devant la Cour.
L’audience reprendra le jeudi 6 février avec l’audition d’une dizaine de témoins. Me Amadou Camara a demandé la comparution du général Bassanté Badara Aly, alors commandant de l’Unité d’intervention de la gendarmerie nationale (UIGN), ainsi que de deux militaires des forces armées ivoiriennes.
Pour rappel, le 28 décembre 2022, la Cour d’Assises d’Abidjan avait condamné dix accusés, dont six par contumace, à la prison à vie pour leur implication dans cet attentat. Ils avaient été reconnus coupables d’actes terroristes, d’assassinats, de tentatives d’assassinat, de recel de malfaiteurs et de détention illégale d’armes de guerre.
L’attaque, survenue le 13 mars 2016, avait été perpétrée par trois assaillants armés de kalachnikovs qui avaient ouvert le feu sur les clients de plusieurs restaurants en bord de mer, avant d’être abattus par les forces de sécurité ivoiriennes.
Revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), cet attentat avait causé la mort de 19 personnes, parmi lesquelles neuf Ivoiriens, quatre Français, un Libanais, une Allemande, une Macédonienne, une Malienne, une Nigériane et une personne non identifiée. Trente-trois autres personnes de différentes nationalités avaient été blessées.
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