"Le PPA-CI est une structure pour préparer mon retrait", a dit M. Gbagbo, qui a affirmé avoir décidé qu'il "ne partirait pas brusquement" de l'échiquier politique, au terme du Congrès constitutif qui a eu lieu les 16 et 17 octobre 2021, à Abidjan.
"Mon ambition aujourd'hui, c'est de partir, pas de partir pour vous abandonner, moi je serais toujours un militant de notre parti, un militant de base", a-t-il indiqué, ajoutant qu'il n'a plus besoin de démontrer qu' il peut diriger un parti ou un État.
Il a fait observer qu'à son âge, après son parcours politique, "la sagesse, c'est de se préparer à partir. Donc, je partirai mais il faut que vous sachiez que je suis avec vous, toujours (et), les combats qu' il y a à mener, on les mènera ensemble".
"Mais, je ne laisse à personne le soin de décider de quand je dois partir. Certains disent que Gbagbo a été condamné à 20 ans", ce qui pourrait empêcher son éligibilité, "je sais cela et je sais que beaucoup pensent ça aussi, mais ce n'est pas mon problème", a-t-il souligné.
Un débat qui a court dans le pays évoque le retour de la limitation de l'âge pour briguer la magistrature suprême. M. Gbagbo qui se montre serein, a martelé "je ferai la politique jusqu'à ma mort", réfutant qu'on lui impose un calendrier politique.
Le verdict concernant l'affaire de braquage de la Bceao est "une condamnation que je récuse, que je ne reconnais pas et même si demain on me dit tu n'es pas président à cause de cette fausse condamnation, il faut que le parti soit en capacité de continuer sa route", a-t-il ajouté.
"C'est cette capacité là que je vous donne avec ce nouveau statut", a expliqué l'ancien président ivoirien à ses partisans, donnant la vision de ce nouveau parti qui se veut un instrument panafricaniste pour l'unité du continent.
Selon le rapport général du Congrès constitutif lu par Mme Marie Clémence Adom, "le Parti des peuples africains (PPA-CI) entend contribuer à la réalisation du bonheur des Ivoiriens et des peuples africains".
Le manifeste note "un recul évident des acquis démocratiques" en Côte d'Ivoire et en Afrique avec les violences orchestrées, les manipulations de la Constitution et des règles régissant les élections, l'instrumentalisation de l'appareil judiciaire et des services administratifs de l'Etat.
Le PPA-CI se veut un parti socialiste. Il proclame "une approche non violente et réformiste de la construction de l'Etat et de la société" et soutient une transition pacifique à la démocratie et à la justice sociale qui permettront de refonder la Côte d'Ivoire.
Mme Marthe Amon Ago, une juriste, ex-vice présidente de l'Assemblée nationale sous l'ère Laurent Gbagbo, a été élue en qualité de présidente du Comité de contrôle du PPA-CI, une instance qui fait office de "Conseil constitutionnel".
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