Côte d’Ivoire – Crise post-électorale 2010 : Blé Goudé révèle les détails de son exfiltration vers le Ghana

Charles Blé Goudé, président du Congrès Panafricain pour la Justice et l’Égalité des Peuples (COJEP), s’est exprimé pour la première fois sur son exfiltration vers le Ghana pendant la crise post-électorale de 2010.

 Il a révélé, lors d’une interview accordée à Abidjan.net le samedi 5 octobre 2024 à Abidjan-Cocody, que c’est le général Dogbo Blé qui a donné l’ordre au commandant Yagba Kipré de l’extraire d’Abidjan en le plaçant dans un char.

Selon ses propos, une fois sorti de la capitale économique ivoirienne, entre Abidjan et Bassam, le char dans lequel il se trouvait a été pris pour cible par des tirs ennemis. « C’était très difficile, ça tirait de partout. Mais le conducteur a réussi à nous sortir de cette zone périlleuse, et nous avons pu continuer notre route », raconte Blé Goudé.

Contrairement aux rumeurs, il a précisé que les forces militaires d’Alassane Ouattara n’étaient pas impliquées dans son sauvetage. Il a affirmé : « Ni Guillaume Soro, ni feu Wattao, pour qui j’avais beaucoup d’amitié, ne m’ont aidé à quitter Abidjan. Ils étaient concentrés sur la bataille avec les Forces de Défense et de Sécurité à l’entrée nord de la ville. Pourquoi auraient-ils mis de côté leur objectif principal pour venir me secourir ? »

Blé Goudé en a profité pour rendre hommage à feu Ahimin Aba Pacôme, surnommé Shogun, qui a contribué à cette exfiltration. « Lorsque je suis descendu du char, j’ai appelé le camarade Shogun pour m’assurer que Bonoua n’était pas sous le contrôle de ceux qui annexaient les villes ivoiriennes. C’est ainsi que vous savez aujourd’hui comment je suis sorti d’Abidjan », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, il a expliqué qu’il a choisi de parler aujourd’hui parce que son ami Ahimin Aba est décédé et que le général Dogbo Blé a été libéré de prison. « Beaucoup parlent sans connaître la vérité. Je gère mon propre timing, je ne danse pas au rythme de mes adversaires. J’avais prévenu les Ivoiriens qu’un jour je parlerais de mon sauveur, et ce jour est arrivé », a conclu Charles Blé Goudé.