Le Parti Démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI, opposition) s'inquiète du niveau de la dette publique ivoirienne, qui devrait atteindre près de 35.000 milliards Fcfa début 2025.
« La dette représente 58,1% du PIB en 2023 contre 38,4 % en 2019 », a indiqué ce mardi 3 décembre 2024, le député Bredoumy Soumaila, porte-parole du PDCI, face à la presse, soulignant que « cette progression de la dette par rapport au PIB s’est faite en seulement quatre ans ».
Selon le porte-parole du PDCI, « l’inversion de cette tendance, qui approche le seuil communautaire de 70% de l’Uemoa, semble impossible avec le régime actuel ». En effet, pour le budget 2025, « la Côte d'Ivoire va consacrer 4.121 milliards de FCFA au remboursement de sa dette ».
Dans le cadre de son budget 2025, l'État ivoirien « projette de contracter 5.700 milliards Fcfa de prêts », a-t-il précisé, en ajoutant que « ce sont à nouveau ces emprunts qui vont servir à rembourser 4.121 milliards Fcfa ».
Il a déploré que « la mise en place chaque année d'un budget en déficit chronique conduit l'État à emprunter pour rembourser », une situation qui a abouti à un niveau de la dette « jamais égalé et en constante augmentation ». En 2011, la dette publique ivoirienne était de 6.000 milliards de FCFA après la grave crise postélectorale. Elle a atteint 28.944,7 milliards en 2024 et devrait s'élever à 34.656,7 milliards de FCFA début 2025.
Bredoumy Soumaila a aussi dénoncé une « gestion opaque des marchés publics », affirmant que « le taux des marchés publics octroyés par la procédure de gré-à-gré est officiellement de 15 %, mais en réalité, il excède les 30 % ».
Par ailleurs, un rapport du ministère de l'Entretien routier indique que « seulement 45% des projets réalisés font l’objet d’inspection », et que « le taux d’insatisfaction des routes bitumées à la livraison atteint 30 %, tandis que celui des routes en terre dépasse 50 % ».
Le président du Groupe technique de la Commission des Affaires économiques et financières du Groupe Parlementaire PDCI à l’Assemblée nationale, Bernard Gozé Seplé, a souligné que, parmi les 32 ministères évalués par la Cour des comptes, seulement dix se sont montrés efficients en 2024.
Enfin, le budget de l’État en 2023, d'un montant de 11.694 milliards de FCFA, a été modifié à plusieurs reprises, atteignant 12.612 milliards de FCFA après un collectif budgétaire, soulignant une gestion de plus en plus complexe des finances publiques.
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