Dans une interview exclusive accordée au journaliste panafricain Alain Foka, diffusée sur AFO Média dans l’émission « Moment de vérité », l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo est revenu sur les événements tumultueux qui ont marqué l’élection présidentielle de 2010 en Côte d’Ivoire.
Gbagbo, renversé par un putsch électoral selon ses dires, affirme avoir remporté cette élection, mais pointe du doigt les ingérences extérieures, notamment de la France, sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
« Nous savions depuis longtemps que j’avais gagné les élections présidentielles de 2010. Mais le gouvernement français dirigé à l’époque par Nicolas Sarkozy ne voulait pas me voir », a déclaré Gbagbo. Il insinue que l’amitié entre Sarkozy et Alassane Ouattara, son rival politique, aurait influencé le déroulement des événements. « C’est mon pays, la Côte d’Ivoire qui organise les élections et la Côte d’Ivoire se donne le président qu’elle veut. Moi, je ne peux pas accepter que quelqu’un qui est assis à l’Élysée désigne un chef d’État en Côte d’Ivoire », a-t-il martelé, dénonçant ce qu’il considère comme une mainmise de Paris sur la politique africaine.
Des révélations sur des paiements à des chefs d’État
L’ancien président ivoirien a également révélé avoir versé des fonds à Jacques Chirac, alors président de la France. Selon lui, cette demande l’avait surpris, mais il s’était plié à la requête. « C’est deux milliards FCFA que j’ai donné à Chirac. C’était d’abord un étonnement de voir le chef d’État français me demander de l’argent. J’étais stupéfait. »
Gbagbo a aussi confié que cette situation n’était pas isolée, faisant allusion à un autre chef d’État africain, sans toutefois révéler son nom. « L’autre est africain et il est coutumier des faits, je ne vais pas dire son nom. »
« Pour la vérité et la justice »
Ces révélations, qui font écho à celles de Robert Bourgi, ancien proche de Chirac et de Sarkozy, ne sont pas nouvelles pour Gbagbo, qui affirme avoir déjà abordé ces questions dans son livre Pour la vérité et la justice écrit en 2014. Il y dénonce les actions des puissances étrangères dans les affaires africaines, ainsi que les trahisons qu’il aurait subies.
Malgré les revers politiques et les années passées derrière les barreaux après son arrestation en 2011, Laurent Gbagbo continue de défendre avec force sa version des faits, dénonçant les ingérences étrangères et réitérant son engagement pour l’indépendance de la Côte d’Ivoire.
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