Des députés suppléants ivoiriens ont organisé, ce mercredi 18 décembre 2024 à Abidjan, un sit-in pacifique devant le siège de l’Assemblée nationale pour exiger un cadre juridique définissant leur statut et des avantages à la hauteur de leurs responsabilités.
‘’Les députés suppléants de Côte d’Ivoire ne bénéficient d’aucun statut légal. Ils ne sont encadrés par aucun texte juridique ni par la loi. Nous demandons un statut qui s’inspire de celui des députés titulaires, comme recommandé par l’Assemblée parlementaire de la Francophonie depuis 2000 à Yaoundé’’, a déclaré Stane Évariste Amani, le porte-parole du collectif des suppléants.
Selon les manifestants, cette absence de reconnaissance légale laisse les suppléants dans une situation de précarité et d’incertitude, sans aucun avantage matériel ou institutionnel.
‘’Nous poursuivrons ce sit-in jusqu’à ce que le président de l’Assemblée nationale nous reçoive et engage des discussions sérieuses pour régler ce problème’’, a-t-il ajouté.
Une source proche du président de l’Assemblée nationale a confié que le problème soulevé dépasse le cadre strict de l’institution parlementaire.
‘’Ce qui est en cause, c’est l’application de la loi et les rapports parfois conflictuels avec les députés titulaires, qui ne s’occupent pas convenablement de leurs suppléants’’, a expliqué à l’agence de presse Top News Africa cette source.
En Côte d’Ivoire, le statut des députés suppléants n’est pas défini par un texte légal ou réglementaire. Ils interviennent uniquement pour remplacer les députés titulaires en cas d’empêchement ou de vacance de poste.
Toutefois, contrairement à plusieurs autres pays de la Francophonie, la Côte d’Ivoire n’a pas encore adopté de cadre juridique pour organiser leurs droits et obligations.
La résolution de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, adoptée en 2000 à Yaoundé, recommande que les États membres accordent aux suppléants un statut qui emprunte certains éléments de celui des titulaires. Cette résolution reste cependant lettre morte en Côte d’Ivoire.
Pendant le sit-in, le président de l’Assemblée nationale, Adama Bictogo, était en réunion avec le personnel de l’institution et n’a pas rencontré les manifestants. Ces derniers espèrent que leur mobilisation attirera l’attention des autorités compétentes.
Les députés suppléants réclament que cette situation de marginalisation soit enfin résolue par des mesures concrètes et une modification législative encadrant leur rôle et leurs droits.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article