Procès en appel des attaques de Grand-Bassam : le parquet requiert la réclusion à perpétuité pour quatre accusés

Le procès en appel des attaques terroristes de Grand-Bassam s’est poursuivi ce mardi 11 février 2025 devant la Cour d’appel d’Abidjan. Lors de cette audience, le parquet général a demandé la confirmation du jugement de première instance, qui condamnait quatre accusés à la prison à vie.

Les accusations retenues

Le procureur général a détaillé les charges pesant sur les accusés :

• Kounta Sidi Mohamed,
• Cissé Hantao Ag Mohamed,
• Cissé Mohamed,
• Barry Hassan, alias Ange Barry Battesti.

Selon l’accusation, ces hommes ont facilité l’attaque en hébergeant le cerveau de l’opération, Kounta d’Allah (toujours en fuite), en participant au transport et au repérage des lieux ciblés.

Le parquet a ainsi requis la confirmation des peines prononcées en première instance, soit la réclusion criminelle à perpétuité, pour complicité d’attentat terroriste. En revanche, l’infraction de "détention illégale d’armes" n’a pas été retenue contre eux.

La partie civile réclame justice pour les victimes

L’avocat des parties civiles, Me Amadou Camara, a fermement condamné les accusés, dénonçant leur idéologie criminelle. "Ces individus prétendent agir au nom de l’islam, mais ils ne sont ni musulmans ni djihadistes. Ce sont des terroristes", a-t-il martelé.

Il a rappelé que leur objectif était purement politique, visant à marquer les esprits à travers la terreur. En mémoire des victimes, il a plaidé pour l’octroi de dommages et intérêts aux familles, en plus de la confirmation des condamnations à perpétuité.

Une défense qui conteste le verdict

De son côté, Me Zady Jonas, avocat de la défense, a dénoncé une "condamnation sans preuves". Selon lui, l’accusation n’a apporté aucun élément tangible démontrant l’implication de ses clients. Il a également critiqué un amalgame visant, selon lui, à désigner ses clients comme coupables en raison de leur appartenance ethnique.

L’affaire a été mise en délibéré et le verdict final sera rendu le vendredi 14 février 2025.

Rappel des faits

Le 13 mars 2016, trois assaillants armés de kalachnikovs avaient attaqué la station balnéaire de Grand-Bassam, très prisée des Ivoiriens et des touristes occidentaux. Après avoir remonté la plage, ils avaient ouvert le feu sur les clients de plusieurs restaurants en terrasse, avant d’être abattus par les forces de sécurité ivoiriennes.

L’attentat, revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), fut le premier de ce type en Côte d’Ivoire. Il a causé la mort de 19 personnes, dont :

• 9 Ivoiriens,
• 4 Français,
• 1 Libanais,
• 1 Allemande,
• 1 Macédonienne,
• 1 Malienne,
• 1 Nigériane,
• 1 personne non identifiée.

Trente-trois autres personnes de différentes nationalités avaient été blessées lors de cette attaque.

Le verdict de la Cour d’appel est désormais très attendu.