Tidjane Thiam écarté : le PDCI contre-attaque en justice

Le PDCI ne compte pas rester les bras croisés après la radiation de Tidjane Thiam de la liste électorale. Le parti a saisi la justice pour contester cette décision, qu’il juge injuste et entachée d’erreurs.

Un recours pour faire annuler la décision

Le lundi 28 avril, l’avocat du PDCI, Me Luc Adje Kacou, a annoncé avoir déposé un recours devant le tribunal du Plateau, à Abidjan. Objectif : demander un nouveau procès, devant un autre juge. Selon lui, la procédure n’a pas été respectée. Il accuse le juge d’avoir oublié d’informer le ministère public, ce qui est pourtant obligatoire.

“Pas de plan B”, affirme le parti

Pour le PDCI, le maintien de Tidjane Thiam sur la liste électorale est une priorité absolue. « Il n’y a pas de plan B », a déclaré le porte-parole du parti, Soumaïla Bredoumy. Thiam est leur candidat, point final.

La double nationalité au cœur du litige

Le débat tourne autour de la nationalité de Thiam. En 1987, il avait acquis la nationalité française à l’âge adulte. Or, selon une ancienne loi ivoirienne (article 48 du code de la nationalité), toute personne qui devient citoyen d’un autre pays perd automatiquement sa nationalité ivoirienne.

En mars dernier, Tidjane Thiam a pourtant renoncé à sa nationalité française, car la loi ivoirienne interdit à une personne ayant la double nationalité de se présenter à l’élection présidentielle.

Une interprétation contestée de la loi

Pour les juges, Thiam a perdu sa nationalité ivoirienne entre 1987 et mars 2025. Il n’avait donc pas le droit de s’inscrire sur les listes électorales en 2022. Mais ses avocats ne sont pas d’accord. Ils affirment qu’il est ivoirien par sa mère et que cette loi ne s’applique pas à son cas.

La justice a rejeté cet argument, estimant que les preuves apportées n’étaient pas suffisantes.

“Thiam est redevenu ivoirien”

Lors d’une conférence de presse, Augustin Kouamé, haut responsable au ministère de la Justice, a précisé que Tidjane Thiam avait bien retrouvé sa nationalité ivoirienne depuis sa renonciation à la nationalité française. « Il n’a jamais été apatride », a-t-il insisté.