Chez nous, nos apprenants nous donnent l’impression que l’école n’est plus le lieu par excellence de réussite. On les voit partir à l’école parce qu’il faut bien y aller. L’école qui, autrefois, se présentait comme étant le formidable lieu de formation et d’éducation est aujourd’hui vue, par nos apprenants, comme un effet de mode ou encore est tout simplement et vertement une vue de l’esprit pour eux. Ce qui pousse parfois certains à appartenir à des associations groupales organisant çà et là, des « tontines sexuelles », et pour d’autres, devenant « des élèves dealers », entre autres, sans même songer à leur l’avenir.
Chez nous, maintenant, ce sont nos élèves qui décident de la date à leur convenance, quand ils souhaitent aller en congé et à l’école à travers des grèves, bottant ainsi en touche, le calendrier fixé par leur ministère de tutelle. Et personne ne trouve à redire.
Chez nous, on dit qu’on ne doit plus corriger des écoliers ou encore qu’on ne doit plus porter la main à des enfants dans des familles. Mais comment peut-on accepter de laisser sous cape, un enfant qui fait preuve d’une rudesse caractérielle aux effets néfastes ? Comment ?
Chez nous, la plupart de nos écoles primaires et secondaires ne disposent pas ou n’ont même plus de bibliothèques ou de salles informatiques. Des outils très nécessaires pour compléter la formation des écoliers. On peut aussi constater que les maquis sont plus nombreux que les écoles. Sans que cela n’interpelle quelqu’un. On préfère investir dans le divertissement que dans l’éducation.
Chez nous, on peut voir des jeunes sans emploi en train de cotiser des sommes colossales, rien que pour organiser des fêtes ou des anniversaires ou encore des retrouvailles, ou même encore des soirées en boîte de nuit ou en résidence. C’est selon. Mais lorsqu’il s’agit de se cotiser afin de créer seulement, je dis bien, seulement une petite entreprise, on dit attendre l’Etat. On les voit prendre d’assaut, maquis et caves, où ils sont en train de boire à souhait, jusqu’au petit matin et ce, sous les vivats de leurs camarades. Faites un tour dans certaines communes de notre capitale économique chérie Abidjan, vous verrez. Sinon, les habitants de Yopougon Maroc, la commune de la joie d’Abidjan ne peuvent infirmer.
Chez nous, nos jeunes préfèrent aller de plus en plus aux concerts des artistes faisant de la musique bruyante et botter en touche les cafés littéraire, les dédicaces de livres, entre autres, qui devraient les attirer de mieux en mieux.
Je ne sais pas si on pense à sa propre condition sociale et à son avenir. Je ne sais pas si pour eux, il faut d’abord avoir où voir tous ses cheveux devenir blancs comme la lune sur sa tête et sur tout son corps, pour se rendre compte qu’on n’est rien devenu, qu’on n’a rien réalisé, et qu’on est en train de ne rien léguer comme héritage à nos progénitures. Et qu’au final, on n’a pas été important pour notre famille, notre société et pour notre continent. Je ne sais pas si on pense à cela.
L’Afrique peut évoluer si et seulement si les Africains le veulent.
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