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Société

Journalisme: quand les conditions de travail poussent parfois à regretter le choix du métier

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Une chronique de Boris Anselme Takoué

En Côte d’Ivoire, ils sont nombreux les journalistes professionnels et les professionnels de la communication qui, entre les murs de leur maison, ou carrément dans leur différente rédaction, regrettent au fond d'eux-mêmes d'avoir embrassé la carrière d’hommes ou femmes de médias. Ce, sans prendre le risque de l’avouer juste en quelques secondes sur le bout des lèvres. Mais pour quelle raison? Une seule: le traitement salarial tout simplement.

C'est pourquoi, on les voit déserter les rédactions pour se transformer en chasseurs d'argent au lieu d'être plutôt de formidables chasseurs d’informations. D'autres mêmes font encore pire, en acceptant par exemple de corrompre leur plume pour des petites sommes. C’est alarmant, touchant et même gênant.  

Au quotidien, face à cet état de fait, nombre d’entre eux ne jugent pas du tout utile de se lancer dans le traitement des grands genres journalistiques à savoir, les dossiers, les enquêtes, les interviews, les reportages, entre autres, pour valoriser leur organe de presse et donner du coffre à leur plume. Non ! Ils ne songent même plus à participer à un quelconque Prix. Pas du tout. Parce que, diront-ils, à quoi ça sert de signer un grand article et peiner à se nourrir ? A quoi ça sert vraiment de se soucier de son organe si le patron lui-même n’a aucun sentiment en retour pour ses employés ? Et pourtant, les journalistes font partie de ceux qui font bouger une société. Pourquoi donc ne pas les valoriser ?    

Ils sont nombreux ces excellents hommes de média qui vivent dans la précarité. Des situations qui les fâchent et les forcent à « prostituer » leurs plumes. Des syndicats en charge de défendre leur condition de travail continuent de mener la lutte auprès de qui de droit, afin de voir changer cette situation.   

En attendant que la lutte aboutisse, ils préfèrent garder le silence, faire table rase, et continuer à bosser dans leur différente structure. Bien qu'étant conscient du mauvais traitement salarial qui leur est réservé. Pourquoi ? A cause de l’autorité et l’honneur que leur confère ce statut de journaliste ou homme de médias. Lequel statut leur permet d’enrichir leurs carnets d’adresse et d’être utile à la société. Ils sont happés par cette passion de s'informer et d'informer en retour. Pour cela, ils n'osent pas du tout parjurer devant leurs différents patrons à qui, ils ont avoué et affirmé être déterminés, prêts à contribuer à la bonne marche de leurs organes de presse.  

Aux jeunes passionnés, il est important de savoir d’ores et déjà que le journalisme ne rend pas riche. Ce sont plutôt les journalistes qui doivent rendre leur métier riche et noble. Et cela passe par la qualité de leurs articles, l’ouverture d’esprit. Qu’ils ne donnent pas l’opportunité aux gens de saper leur métier ainsi que leur autorité. Ils doivent coûte que coûte le défendre et être fiers de se faire appeler « journaliste » et non d’être qualifiés de « journaliste quelconque ». 

Qu'on n'oublie pas que l'histoire ne retient que ceux qui ont fait parler deux. « Peu importe qui vous êtes ou qui vous avez été, vous pouvez être qui vous voulez », disait Clément Stone. Et je pense qu’en pensant à cette citation de cet éminent homme d’affaires, on peut être déterminé et aller encore plus loin.    

Il faut donc rentrer dans l'histoire.

L’Afrique peut évoluer si et seulement si les Africains le veulent. 

Boris Anselme Takoué, journaliste-écrivain

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