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Le procès en appel des quatre accusés impliqués dans l'attentat de Grand-Bassam s'est poursuivi ce jeudi 6 février 2025. Des témoins ont déposé devant la Cour avant que l'audience ne soit reportée au mardi 11 février pour les réquisitions du parquet et les plaidoiries.
L'audience a été marquée par les témoignages de plusieurs personnes, dont deux cousins, Gnagni Benve et Ditch Mathurin, ainsi qu'une employée d'un hôtel de Grand-Bassam, le lieu de la première attaque terroriste.
Gnagni Benve et Ditch Mathurin ont raconté comment, au péril de leurs vies, ils ont réussi à confisquer le téléphone d'un terroriste qui avait rejoint la foule en fuite. Ils ont ensuite remis le téléphone aux autorités. "C’est grâce à ce téléphone que nos autorités, notamment le ministre de la Défense de l’époque, Ahmed Bakayoko, ont pu localiser les terroristes au Mali", ont-ils expliqué. Lors d’un plateau télévisé à 13h, Bakayoko avait félicité les deux jeunes pour leur rôle dans la localisation des assaillants.
Selon leurs témoignages, après les premières attaques, un homme au comportement suspect s'est joint à eux pour se cacher sous un hangar près de la mer. Intrigués par son comportement, ils lui ont pris son téléphone, dont les cartes SIM ont été plus tard analysées par la police scientifique. "Les analyses ont montré que cet individu était un djihadiste en contact avec ses complices", ont-ils ajouté.
L’employée de l'hôtel Étoile du Sud, Mme Sahi Martine, a raconté que les terroristes, ayant séjourné dans leur hôtel, s’étaient déguisés en employés pour entrer dans les chambres et ouvrir le feu sur les clients.
Le parquet ainsi que les avocats de la partie civile et de la défense ont exprimé leur solidarité envers les témoins, en particulier ceux qui ont perdu des proches, comme le sergent des Forces spéciales Kouadio N’guessan. Le témoignage de son fils, Kouadio Christian, a profondément ému la salle.
Après une suspension de quinze minutes, l’audience a été renvoyée au mardi 11 février pour les réquisitions du parquet, suivies des plaidoiries.
En première instance, le 28 décembre 2022, les quatre accusés avaient été condamnés à la réclusion à perpétuité par la Cour d'assises d'Abidjan, pour avoir hébergé les terroristes présumés, effectué des repérages et transporté des armes, des accusations qu’ils rejettent catégoriquement.
Le 13 mars 2016, trois jeunes assaillants avaient attaqué plusieurs restaurants à Grand-Bassam, une station balnéaire populaire auprès des Ivoiriens et des étrangers. Armés de kalachnikovs, ils avaient ouvert le feu sur les clients avant d’être tués par les forces de sécurité ivoiriennes.
Cette attaque, revendiquée par la branche d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), était la première du genre en Côte d'Ivoire. Elle avait fait 19 morts, dont neuf Ivoiriens, quatre Français, un Libanais, une Allemande, une Macédonienne, une Malienne, une Nigériane et une personne non identifiée. Trente-trois personnes d'origines diverses avaient également été blessées.
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