A une quinzaine de jours de la fête de la Tabaski, les commerçants de bétail de l’abattoir de Port-Bouët (Abidjan Sud) ont entamé une grève illimitée le vendredi 31 mai 2024 pour exprimer leur désaccord face à la décision des autorités du district autonome d’Abidjan de les reloger sur le site de l’ancienne casse d’Adjamé.
« Durant la période de grève, aucune bête ne sera tuée et les bouchers n’auront plus de viande pour servir aux populations », a prévenu le président de la Coopérative des commerçants de bétail de la région des Lagunes, Toé Seydou.
La décision de libérer le site de Port-Bouët pour celui d’Adjamé a été notifié aux marchands du bétail le jeudi 30 mai par le directeur par intérim des abattoirs et de l’hygiène alimentaire, Boua Valérie, après des jours d’échanges infructueux avec les autorités du district.
Dans un mémo adressé au ministre-gouverneur du district d’Abidjan, le président du conseil d’administration de l’Union régionale des sociétés coopératives des marchands de bétail d’Abidjan (URSCMABA), Coulibaly Mory, a argumenté que le site d’Adjamé, d’une superficie de 15 hectares, n’est pas adéquat pour accueillir l’ensemble des opérateurs de la filière des 13 communes du district.
« Nous vous informons que 80% de la superficie des 15 ha sont occupés et vendus or à l’abattoir de Port-Bouët, nous avons deux parcs à bétail (petits et gros ruminants) d’une superficie d’environ 10 hectares et demi. Sans compter deux sites annexes et contigus de quatre hectares (espace du bord lagunaire) et de trois hectares (côté Sitarail), soit un total d’environ 17 hectares et demi », a précisé Coulibaly Mory dans ce courrier dont l’AIP a obtenu copie.
Outre l’espace exigu, l’opérateur ajoute que le site de recasement ne dispose pas d’infrastructures nécessaires comparables ou équivalents à celui du marché terminal. Selon lui, cette difficulté constitue un handicap pour l’exercice efficient des activités des acteurs de la filière bétail-viande, sans compter que leur sécurité et celle de leurs bêtes pourrait être sérieusement mise en danger.
« Nous, acteurs de la filière bétail-viande, disons que le site de recasement de l’ancienne casse d’Adjamé ne peut en l’état de ses infrastructures et services, accueillir nos activités.
Il serait peu indiqué que les opérateurs aillent occuper un site qui ne s’y prête pas », déplore le président de l’URSCMABA.
L’abattoir de Port-Bouët enregistre globalement un approvisionnement annuel de 200.000 bovins et 300.000 ovins et caprins, en vue de satisfaire les besoins en protéine animale des populations de la capitale économique de la Côte d’Ivoire.
De même des banques, des agences de transfert d’argent, des compagnies de transports ainsi que plusieurs autres activités et services ont vu le jour autour du site.
Pendant la période de la Tabaski, les chiffres d’affaires cumulés de l’activité s’élèvent à 35 milliards de Francs CFA, l’abattoir accueille jusqu’à 800 camions transportant les bêtes et engrange 500 milliards FCFA de chiffre d’affaires par an, selon le conseil d’administration de l’Union régionale des sociétés coopératives des marchands de bétail d’Abidjan.
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