L’Europe est connue en
tant qu’un continent de grande culture qui comprend la musique, la littérature,
l’art, le cinéma, entre autres. Et les acteurs de ces domaines d’activités donnent
envie à leurs concitoyens d’aimer et d’encourager leur travail. Par exemple, l’amour
que les Européens éprouvent pour le livre et la lecture est un fait idéal. Dans
le métro, l’avion, dans les jardins, on les voit lire. Et ça fait joli.
Descendons un peu en
Afrique, plus précisément en Côte d’Ivoire, ici, on n’est pas encore qualifié
de grands bouffeurs de livres. La raison ? Ce n’est pas trop notre
affaire, disons-le ainsi. La preuve, en se déplaçant dans les cars, c’est bien
rare de voir des têtes plonger dans un livre ou un magazine ou bien encore dans
un journal. On préfère plutôt dire au chauffeur de diffuser des clips vidéos ou
bavarder entre amis jusqu’à ce qu’on soit emporté par un somme et arriver à
destination. Qu’on ne prenne même pas le cas des bus ou bateaux bus.
Jusqu’à présent,
certaines de nos écoles primaires, secondaires et supérieures manquent de
bibliothèque. Seuls les apprenants intelligents profitent des pauses pour se
donner un temps de lecture d’un livre de compagnie. Aucun programme de temps de
lecture ne figure dans les emplois du temps de certains établissements. A la
fin d’année, on est surpris du taux de réussite. Mais on ne devrait pas du tout
l’être !
Ici par exemple, quand un
livre parait, on a souventes fois vu ou entendu des gens demander ouvertement l’endroit
où on peut s’en approprier. C’est tellement étonnant et aberrant. A propos, un
écrivain ivoirien qui en avait marre de répondre à cette question avait fini
par répondre à un internaute qu’on trouvait les nouveaux livres à la pharmacie.
C’est un peu comme si on demandait où peut-on se faire soigner si on est
malade, ou, où peut-on regarder un nouveau film. Franchement, il y a des
questions qu’on ne devrait pas poser en public pour éviter de se faire
ridiculiser ou éclabousser.
C’est un peu triste de
savoir que certains concitoyens ignorent encore, que les librairies sont faites
uniquement pour abriter des livres et autres documents didactiques. Et pourtant,
jamais on a entend ou vu des gens demander les endroits pour se procurer telle
ou telle boisson ; pour s’acheter un simple téléphone portable ou dernier
cri. Un fait qui atteste qu’on est plus vexé dans le divertissement que dans
l’éducation.
« Etre instruit est un devoir que chacun doit
à la société », disait l’écrivain français Alphonse Daudet. Cette
phrase devrait interpeller plus d’un chez nous. Je ne sais pas si on se rend
compte du fait qu’on dise les Africains sont comme si ou comme ça,
déprime.
On est au XXIème siècle, pendant que les autres évoluent et font hisser leur pays, chez nous, on doit avouer qu’on n’a pas encore épousé certaines habitudes qu’on ne devrait pas du tout nous dicter. Et pourtant, c’est tellement important pour notre bien-être.
Boris
Anselme Takoué,
Journaliste-écrivain
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article