Abdel Mawla Bakri, qui venait d’être libéré après plusieurs années de prison pour recel, s’est disputé avec sa femme qu’il a accusé de n’avoir enfanté rien que des filles. Le ton est monté et Abdel Mawla a pris un couteau et a égorgé sa femme et ses cinq filles, âgées de 16 à 5 ans. L’épouse et l'une des filles sont mortes sur le coup tandis que les quatre autres sont entre la vie et la mort. Le meurtrier, qui a avoué son crime, l’a justifié par la nécessité d’avoir un fils en milieu rural.
Dans un village égyptien, le pouvoir est partagé entre les familles. La puissance d’une famille est déterminée en fonction des terres possédées, de la richesse et du nombre d’hommes qu’elle peut aligner en cas de litige avec une autre famille, d'où l’importance pour les villageois d’avoir le plus grand nombre d’enfants hommes.
Et la Charia intervient aussi pour l’héritage. Un garçon hérite en effet deux fois plus qu’une fille. Mais plus important encore pour la recherche d’un héritier homme, c'est le fait qu’un fils blinde en quelque sorte l’héritage familial. Si une famille n’a que des filles, les oncles obtiennent une part non négligeable de l’héritage alors qu’ils n’ont droit à rien s’il y a un fils. Résultat : la possession terrienne et immobilière s’effrite et devient souvent ingérable. C’est la raison pour laquelle des parents n’ayant que des filles leur lèguent tout ce qu’ils possèdent de leur vivant.
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