Douglas Mwonzora, leader du parti d’opposition MDC au Zimbabwé a annoncé son retrait de la course à la présidence et qualifié le scrutin de « farce », invoquant un terrain de jeu inéquitable, suite à la disqualification des 87 candidats de son parti aux législatives. Rappelons que certains observateurs et organisations de défense des droits de l’homme ont souligné des lacunes dans les réformes politiques promises par le président Mnangagwa depuis son arrivée au pouvoir, affirmant que les conditions nécessaires pour des élections véritablement libres n’étaient pas remplies.
Au Zimbabwe, le leader du Mouvement pour le changement démocratique-Tsvangirai (MDC-T), Douglas Mwonzora a annoncé mardi 08 août 2023 son retrait de la présidentielle prévue le 23 août 2023. L’opposant évoque des irrégularités dans la gestion du processus électoral, reprochant à la commission électorale d’avoir refusé la candidature de 87 personnes aux législatives. Ceci malgré les différents appels dans les tribunaux zimbabwéens.
Le MDC, en tant que parti respectueux des lois, a alors porté cette affaire devant les tribunaux. Bien que les affaires électorales soient urgentes, notre affaire a été tranchée au bout d’un mois et elle a été rejetée. Cela signifie qu’il y a eu une privation massive du droit de vote dans 87 circonscriptions puisque 87 de nos candidats n’étaient plus sur le bulletin de vote. Il est clair que le MDC a été traité de manière très discriminatoire par la Commission électorale du Zimbabwe. Pour cette raison, après consultation du Conseil National du MDC, il a été décidé de boycotter cette élection. Cette élection présidentielle est une farce, c’est une honte, elle est loin d’être libre et injuste.
Douglas Mwonzora? Président du parti MDC-T
Le 23 août 2023, les Zimbabwéens seront également appelés à élire les membres du Parlement et les conseillers municipaux. Des élections auxquelles ne prendra pas part le Mouvement pour le changement démocratique-Tsvangirai (MDC-T). Le parti de l’opposition dénonce une privation massive des droits électoraux et la disqualification massive de personnes par la Commission électorale du Zimbabwe (ZEC) car même s’il parvenait à accéder à la magistrature suprême, il n’aurait pas le contrôle du Parlement.
Le désistement que nous avons appris concernant le candidat Douglas Mwonzora, ne fait que corroborer le climat délétère autour de la présidentielle au Zimbabwe. Il n’y a pas beaucoup de doute quant à l’issue du scrutin, beaucoup voient déjà le président sortant Mnangagwa être réélu et je pense que cela n’est pas de bonne augure pour l’esprit démocratique dans ce pays. On sait que le Zimbabwe sort d’un coup d’État en 2017 et qu’aujourd’hui il est difficile de pouvoir s’y exprimer, que ça soit pour les citoyens du Zimbabwe mais également aussi pour l’avènement d’une réelle opposition.
Gregory Sileny, Analyste politique
Dans le même sillage, le parti de Nelson Chamisa, la Coalition de citoyens pour le changement (CCC), a dénoncé lundi 7 août 2023, des anomalies dans l’inscription des électeurs, pendant que certains opposants se sont plaints d’avoir été radiés des listes. A cet effet, l’opposition met en doute la volonté du pouvoir d’organiser un scrutin crédible, évoquant une tentative délibérée d’éliminer toute concurrence dans les urnes. La commission électorale a toutefois assuré être en train de corriger toutes les erreurs.
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