Marie-Thérèse Houphouët-Boigny, la femme du premier président ivoirien, Félix Houphouët-Boigny a célébré ses 87 ans ce dimanche 17 septembre 2017. Qui est cette grande et illustre dame ? Comment a-t-elle fait chavirer le cœur du père de la nation ivoirienne pour qu’il divorce d’avec sa femme Kadhidja Racine Sow pour l’épouser tout en se mettant à dos l’Eglise catholique? Toutes les réponses dans les lignes qui suivent.
Thérèse N’Goran Brou, devenue Marie-Thérèse Houphouët-Boigny, est née le 17 septembre 1930 en Côte d’Ivoire. Elle est le fruit de l’union de Lambert Yao Brou, inspecteur des douanes en Côte d’Ivoire et liée de près avec le centre du pouvoir traditionnel Baoulé à Sakassou, avec Suzanne Aya Folquet, issue d’une grande famille bourgeoise de métisses.
Thérèse Brou fait sa scolarité à l'École normale de filles de Bingerville et au lycée Mamie Faitai de cette première capitale de Côte d’Ivoire. Ses aptitudes scolaires lui valent de compter parmi les 13 filles des 148 boursiers qui seront envoyés en France dans le cadre de leurs études en 1946, sur impulsion du député ivoirien en France d'alors, Félix Houphouët-Boigny.
La famille Brou et Houphouët-Boigny, une amitié de longue date
La famille de Thérèse Brou était amie avec Félix Houphouët-Boigny depuis le début des années 1930. Certaines rumeurs feront état d'un lien de parenté entre l'ancien président de Côte d'Ivoire et la famille Folquet elle-même. Félix Houphouët-Boigny a même été le témoin de mariage de Joseph Folquet, frère de Suzanne, qu’il côtoyait et recevait régulièrement à Villepinte en région parisienne, où le député possédait un pavillon dans les années 1930-1940.
Ces affinités et l'ascendance aristocratique de la famille Brou renforcera plus tard, lorsqu'il devient un homme politique en 1945, les alliances et les liens entre cette grande famille et Félix Houphouët-Boigny, dont l'amitié avec les Brou s'avèrera politiquement bénéfique, et symbolisera un rapprochement avec le centre du pouvoir politique Baoulé. Mais pas cela seulement.
Une rencontre qui bouleverse tout
Thérèse Brou fait la rencontre de Félix Houphouët-Boigny, alors député, au tout début des années 1950 à Paris, lors d'un déplacement de celui-ci, alors qu'elle est encore étudiante. Tombé sous le charme de la jeune femme, Félix Houphouët-Boigny manifeste rapidement le désir de l'épouser. Il était déjà uni à Kadhidja Racine Sow, pour qui il avait reçu une « dispense de disparité de culte » délivrée par le pape afin de l'épouser à l'église. Il faut noter que Kady Sow était musulmane et une union avec une non-chrétienne était, en ce temps-là, un phénomène d'une rareté absolue. C'était l'autorisation pour la rendre possible que l'on appelait la « dispense de disparité de culte ».
Pourtant, le caractère exceptionnel de son mariage religieux n'empêchera pas Félix Houphouët-Boigny de se séparer, en 1950, de Kadhidja Sow avec qui il était uni et qui lui aura donné quatre enfants. Un tracas était né de là, sur lequel allaient inévitablement se heurter les relations de Félix Houphouët-Boigny avec les prêtres. Pour ces derniers, l'affaire était d'autant moins aisée que l'homme, en se mettant immédiatement en ménage avec Thérèse Brou, ne leur avait laissé aucune possibilité d'intervention.
Malgré de nombreuses difficultés, Félix Houphouët-Boigny épouse la jeune Thérèse Brou en seconde noces. Jean Delafosse était l'officier d'état civil qui avait célébré cette union le 22 juillet 1952, à l'hôtel de ville d’Abidjan. C'est seulement en 1964 que le Vatican autorise un mariage religieux, fait très rare et le second pour Houphouët-Boigny. Seize années plus tard, c'est Monseigneur Yago lui-même qui mariera religieusement Félix et Thérèse. La cérémonie, fixée au 9 mai 1980, a pour cadre la chapelle privée de la résidence de l'archevêque à Cocody à Abidjan. Elle devient dès lors Marie-Thérèse Houphouët-Boigny.
Première dame de prestige ou la Jackie Kennedy d’Afrique
Félix Houphouët-Boigny confiait à un proche dans les années 1950, alors qu'il venait d'épouser Thérèse Brou : « Pas avant longtemps nous aurons la charge de nos propres affaires. Cette fille m’accompagnera dans mes voyages et sera pour beaucoup dans (...)
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