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Politique

Abdou Mbow (député sénégalais) aux députés ivoiriens : « Renforcer l’opposition c’est renforcer la démocratie »

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Abdou MBOW, 3e vice-président de l

« Travailler au renforcement de l'opposition, c'est renforcer la démocratie ». Ainsi se résume l’intervention d’Abdou Mbow, hier mercredi, au séminaire parlementaire initié par les députés ivoiriens en collaboration avec l’Assemblée parlementaire de la francophonie (AFP) et l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) pour renforcer leur capacité sur le thème « Démocratie, bonne gouvernance, statut et rôle de l'opposition ».

Selon le 3e vice-président de l’Assemblée nationale du sénégal, pour une démocratie apaisée,  il importe que le pouvoir donne à l'opposition le rôle qui lui est dû et lui permette de jouer pleinement ce rôle. « Très souvent on accuse l'opposition de tirer sur tout. Et pourtant si le pouvoir conviait l'opposition à discuter sur les questions importantes telles que les questions de souveraineté nationale, il y aura une convergence de point de vue dans les prises de décision », a-t-il expliqué.

Puis de poursuivre : « Ce qui provoque les conflits dans les pays c'est quand les gens ne peuvent pas s'exprimer, lorsqu'ils n'ont pas des plages  et des tribunes pour s'exprimer. C’est pourquoi chez nous au Sénégal, il y a un proverbe qui dit que celui qui parle beaucoup a rarement recours au bâton. La violence n'est jamais utile car elle conduit à des escalades et déstructure les sociétés. »

Pour ce faire, Abdou Mbow qui est également le président du Réseau des jeunes parlementaires, a exhorté les députés ivoiriens à œuvrer pour l’instauration d’un chef de file de l’opposition comme c’est le cas dans les autres pays de la sous-région, même si le processus reste lent.

« L’institution du chef de file de l’opposition favorise l’exercice de la démocratie et facile le dialogue entre pouvoir et opposition. Ce principe a été institué au Burkina Faso dès 2000 après l'assassinat de Norbert zongo. Mais il a fallu 10 ans pour appliquer la loi. Au mali c'était déjà en 1996 et le chef de l’opposition avait les mêmes droits que le vice-président de l'Assemblée Nationale. Au Sénégal il y a une loi de 2001 qui l'autorisait mais c'est au dernier référendum que la loi a été matérialisée. En guinée, au Niger, au Togo et au Bénin, la loi également existe, mais c’est la matérialisation qui reste lente », a-t-il relevé.

En ce qui concerne la côte d'Ivoire, le texte sur l’instauration d’un chef de file de l’opposition existe. Mais après avoir été repoussé une première fois à l’Assemblée nationale, les députés de la majorité présidentielle ont décidé de le ranger dans les tiroirs après une sortie d’un opposant dans un journal. A en croire le député de Yopougon, Mbasssou Ouattara, ce dernier les a traité « d’immatures ».

Il convient de noter que ce séminaire parlementaire qui s’est tenu les 12 et 13 juin 2018 a vu la participation des députés de la France, du Canada et du Cameroun.

 

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