Désormais, pour chaque opération d'envoi ou de retrait d'argent par le biais de ces opérateurs, l'usager doit payer une taxe de 0,2%. Cette taxe devrait permettre à l'État de faire des gains de 20 milliards de francs CFA en fin d'exercice.
C’est l’une des principales voix à être montée à l’offensive contre cette fameuse taxe, celle du professeur Pierre Alaka Alaka, fiscaliste et enseignant à l’université de Douala : « Sur le plan des politiques fiscales, et économiquement, socialement et psychologiquement, elle est mauvaise dans la mesure où non seulement, elle touche les couches sociales les plus pauvres, mais également elle fait une entorse à la mobilité financière dans un pays où les moyens de déplacement ne sont pas évident. »
Un gain de vingt milliards de francs CFA projeté
Si l’État, qui est en quête de nouvelles recettes, projette un gain de 20 milliards de francs CFA au terme de cet exercice budgétaire, Pierre Alaka Alaka estime que d’autres niches auraient pu permettre de satisfaire cet objectif : « Notamment au niveau de la bonne analyse des prix de transfert, c’est-à-dire ces transferts illégaux de bénéfices qui asphyxient le continent africain et le Cameroun en particulier. Et là, on aurait pu glaner non pas 20 milliards mais peut-être 5 000 milliards chaque année au moins. »
Quelle utilisation pour ces fonds ?
L’autre problème qui est pointé du doigt, c’est l’utilisation de ces fonds : toujours plus d’impôts, pourquoi pas, mais pour quel usage, s’interroge notre interlocuteur : « On a vu la gestion calamiteuse avec la construction des stades pour la CAN. Mais on attend de voir si ça va rester impuni. Parce que si ça reste impuni, on demande aux pauvres de continuer toujours à contribuer ».
Malgré les protestations, la taxe est bel et bien rentrée en vigueur depuis le 1er janvier 2022.
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