Les premières patrouilles mixtes entre soldats maliens, groupes armés pro-gouvernementaux et ex-rebelles relancent timidement les espoirs de paix dans le nord du Mali, où les défis sécuritaires restent immenses après une série d'attentats sanglants.
« C’est un beau jour ! » s’est félicité samedi le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian en rencontrant des éléments de ces patrouilles lancées jeudi à Gao, la plus grande ville du Nord, conformément à l’accord de paix au Mali signé en mai-juin 2015.
« Les premières patrouilles mixtes, si attendues, si symboliques, si importantes sont maintenant au rendez-vous », a-t-il ajouté, « ce sont des gages importants pour l’avenir ».
Ces patrouilles à Gao, dont les effectifs atteindront à terme 600 hommes, concernent des soldats de l’armée régulière, des combattants des groupes pro-gouvernementaux de la Plateforme et ceux de l’ex-rébellion à dominante touareg du nord du Mali de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).
Pour la visite du ministre français, une trentaine d’entre eux étaient réunis en rangs d’oignon par 40 degrés au camp de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma).
Sur leurs uniformes vaguement coordonnés, tous arboraient des brassards affichant « MOC », sigle du « Mécanisme opérationnel de coordination » chargé d’organiser ces patrouilles censées préfigurer la refonte d’une armée malienne unitaire. Le MOC espère lancer bientôt le même dispositif à Kidal (extrême nord-est) et Tombouctou (nord-ouest), sous l’égide de la force de la Minusma.
« Formidable ! Belle perspective ! Maintenant il faut tenir la suite », a lâché Jean-Yves Le Drian à l’adresse des patrouilles, fortement soutenues par la force française Barkhane (1.400 hommes) dédiée à la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Leur lancement, jeudi, est intervenu près de cinq semaines après un attentat-suicide avec un pick-up bourré de 500 kg d’explosif, contre le camp du MOC, situé à quelques centaines de mètres de celui de la Minusma.
Cette attaque, revendiquée par le groupe Al-Mourabitoune du jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar rallié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a fait près de 80 morts selon des bilans concordants.
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