Au Gabon, l’équipe de Jean Ping a finalement déposé un recours devant la Cour constitutionnelle pour contester les résultats de la présidentielle qui ont donné vainqueur le président sortant Ali Bongo. L’opposition a déposé son dossier à la dernière minute. Elle demande un recomptage des voix dans le Haut-Ogooué, province où Ali Bongo a obtenu 95 % des voix. Le pouvoir a choisi, lui, de ne pas déposer de recours. Les neuf juges doivent rendre leur verdict d’ici 15 jours.
A la Cour constitutionnelle, il y a d’abord la phase d’instruction. Le dossier constitué par l’opposition va être envoyé au camp présidentiel, puis un juge rapporteur sera désigné pour instruire l’affaire. Le camp de Jean Ping puis celui d’Ali Bongo vont être convoqués et entendus par le magistrat, qui produira un rapport sur ces audiences.
La Cour constitutionnelle tiendra ensuite une session, publique, durant laquelle le juge rapporteur lira son rapport et où pouvoir et opposition pourront faire des observations. Viendront ensuite les réquisitions du ministère public, la mise en délibéré, et enfin le verdict final.
Une avance irréversible selon l’opposition
L’opposition, qui affirme que Jean Ping lui-même sera présent durant son audience, se dit certaine de son bon droit. Dans son dossier, elle a rassemblé 174 procès-verbaux du Haut-Ogooué sur les 297 bureaux que compte la province. Elle affirme qu’il s’agit de documents authentiques. Des PV qui prouveraient que l’avance de Jean Ping acquise dans les autres provinces était irréversible, même si Ali Bongo avait remporté toutes les voix dans tous les autres bureaux du Haut-Ogooué.
Dans son dossier, l’opposition a également mis les résultats nationaux proclamés par le ministre de l’Intérieur, le procès-verbal provincial du Haut-Ogooué. Enfin, elle a ajouté un acte d’huissier avec les auditions de cinq opposants, membres de la Commission électorale, racontant comment s’est faite la validation finale controversée des résultats.
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