La haute cour entérine un décret destiné à interdire l'accès aux Etats-Unis de "terroristes étrangers". Inquiétant.
Dans un pays construit, pour une large part, par des générations de migrants, qui l'aurait cru ?... En validant mardi le décret anti-immigration de Donald Trump, à l'issue d'une âpre bataille judiciaire, la Cour suprême des Etats-Unis va relancer le débat sur les soupçons de xénophobie qui entourent la Maison Blanche et, plus généralement, sur l'état de santé de la démocratie américaine.
Prise à la majorité de cinq juges conservateurs, contre les quatre autres progressistes, le jugement entérine un décret qui interdit l'accès au territoire américain, de façon permanente, aux quelque 150 millions de ressortissants de six Etats : le Yémen, la Syrie, la Libye, l'Iran, la Somalie et la Corée du Nord.
"Un décret antimusulman"
Dans chacun de ces pays, à l'exception du dernier, la population est en majorité musulmane, d'où la réaction des opposants au texte, qui dénoncent un "décret antimusulman". Nommée à la Cour suprême par Barack Obama, la juriste Sonia Sotomayorexprime cet avis dans son argumentaire de désaccord, joint à l'arrêt : "Un observateur raisonnable conclurait que le décret était motivé par un préjugé antimusulman".
Mais la majorité des membres de la haute cour n'a pas retenu cette interprétation. Pour eux, le locataire de la Maison Blanche ne fait qu'user de ses prérogatives en matière d'immigration : "L'Etat a mis en avant une justification suffisante en termes de sécurité nationale", écrit le président de l'institution, le juge John Roberts.
Donald Trump a explosé de joie sur Twitter, quelques minutes après l'annonce de la décision : "Ouah !"
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