Sortie de Venance Konan sur RFI: Sylvain Takoué demande à l’écrivain d’être courageux

Le jeudi 23 février, Venance Konan, Directeur général de Fraternité Matin, était « l’Invité Afrique » de RFI et s’est prononcé sur la situation en Côte d’Ivoire.

Au vu de ce qu’a affirmé Venance Konan sur la radio française, le journaliste Sylvain Takoué, candidat déclaré à la présidentielle ivoirienne de 2020, répond au responsable du journal d’Etat.

Dans une déclaration qu’il a pondue samedi 25 dont copie nous est parvenue, Takoué demande à Venance Konan d’être plus courageux.  

« Notre "brillant" journaliste et "éminent" écrivain Venance Konan s’est prononcé, jeudi dernier, sur la crise de société qui alimente, depuis janvier 2017, l’actualité nationale ivoirienne. En effet, sur les antennes de RFI dont il était l’invité, il a reconnu, dans l’entretien relayé par le journal Notre Voie du vendredi 24 février 2017, que la Côte d’Ivoire « traverse une crise ». Et il « suggère le dialogue aux autorités » du pays.

Ecoutons-le plutôt dans cet extrait qui en dit véritablement long sur les non-dits de l’intéressé : « Ce que je suggère, c’est qu’il y ait peut-être un évènement pour qu’on discute, qu’on trouve un moyen où le dialogue va s’instaurer, où les autorités vont écouter les uns et les autres pour sortir rapidement de cette crise (…) Je pense qu’il y a une nécessité d’instaurer un dialogue et d’écouter les uns et les autres », a déclaré l’ "infaillible" intellectuel, aussi connu en Côte d’Ivoire pour avoir péremptoirement traité ses confrères ivoiriens de journalistes "wouya-wouya".

Oui, Venance Konan l’a explicitement avoué, il faut invoquer un évènement de taille et de nature à appeler les forces vives du pays à discuter et débattre, en toute intelligence, de l’avenir de la Côte d’Ivoire. Bravo donc à notre "savant" d’avoir le "mérite" de pointer du doigt l’abcès qui gangrène, depuis avril 2011, la vie du pays.

Ce que nous lui demandons maintenant, c’est d’aider courageusement les Ivoiriens à crever cet abcès incommode pour les libérer moralement et politiquement de la douleur d’une servitude sans nom dont ils sont victimes depuis la montée au pouvoir du régime RHDP.

Nous demandons à Venance Konan d’être plus courageux que cela et de redevenir (si jamais il l’avait été) le "libre-penseur" incisif qu’il faut pour se remettre du côté du peuple dont il a déserté les rangs, depuis belle lurette, pour l’argent, le pain et le beurre.

Nous demandons à notre "éminence grise" d’avouer enfin à la face du régime impopulaire dont il est devenu le serviteur zélé et l’hagiographe attitré (et de ne surtout plus hésiter à le faire), qu’il n’y pas seulement nécessité d’instaurer un dialogue, mais qu’il faut instaurer ce dialogue autour d’un évènement national tel que la transition politique que nous appelons de tous nos vœux, seul gage possible et imaginable de la réconciliation nationale, de la coexistence pacifique, de la stabilité politique et de l’éclosion d’une économie inclusive et attrayante.

Si les écailles tombent enfin des yeux d’un Venance Konan, jusque-là obnubilé par l’appât du gain et par des désirs d’embourgeoisement, et qu’il veut reprendre librement du service à la cause du peuple humilié, ce n’est pas pour le voir tituber dans ses prises de position dubitatives, comme on l’a vu le faire avec prudence  dans l’entretien avec RFI, et encore moins l’entendre bégayer à dire les choses telles qu’elles le sont vraiment en Côte d’Ivoire.

Nous l’attendons donc sur le terrain de l’honnêteté intellectuelle, là où l’audace est le prix à payer quand on se range du côté du peuple que des gouvernants sans vision font patauger dans le sable mouvant des misères existentielles, résultats pathétiques d’une gouvernance hasardeuse, mal outillée et finalement déconnectée des réalités du peuple.

Nous voulons entendre, de façon claire et nette, ce Venance Konan-là dire publiquement que le régime dont il s’est évertué à être le chantre, n’a qu’un unique bilan d’exercice dont le seul nom est : Echec. Et que seule la mise en place d’une transition politique pourrait faire aller à une trêve sociale et à faire repenser les fondements de la Côte d’Ivoire suivant un modèle de société véritablement consensuel et prêt au travail pour une reconstruction nationale inclusive ».