La RDC prolonge de six mois l’interdiction d’exploiter ses mines dans des zones contrôlées par l’AFC/M23
En République démocratique du Congo (RDC), le gouvernement prolonge de six mois le classement en « zone rouge » de plusieurs sites miniers dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu, et de Kalehe, au Sud-Kivu. Ces sites, situés dans des zones contrôlées par l’AFC/M23, restent interdits d’exploitation : les minerais qui en proviennent ne doivent pas entrer dans les circuits officiels du commerce international.
Au total, 38 sites miniers en RDC sont concernés. Il s’agit de gisements riches en coltan, en cassitérite et en wolframite. Dans leur décision, publiée cette semaine, les autorités congolaises accusent toujours le Rwanda et « d’autres forces négatives » d’être impliqués dans l’exploitation et le commerce illicite de ces minerais. Des accusations que Kigali a toujours rejetées.
La RDC s’est tournée vers la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs(CIRGL). Elle y a formellement déposé une plainte concernant « la contrebande de ses minerais », et accuse directement le Rwanda. Selon Kinshasa, la CIRGL a mis en place une commission d’enquête ad hoc chargée d’examiner cette plainte.
Lors de son dernier sommet à Kinshasa, il y a trois jours, la CIRGL a par ailleurs demandé explicitement aux États membres de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la diligence raisonnable, c’est-à-dire l’obligation de vérifier la provenance des minerais.
La question de la traçabilité est également au cœur du cadre d’intégration économique signé le 7 novembre à Washington entre Kinshasa et Kigali.
Sur le papier, les deux capitales disposent désormais d’un mécanisme pour discuter de ces questions. Mais ce mécanisme ne fonctionne pas encore. Et Kinshasa compte non seulement sur la CIRGL, mais aussi sur les États-Unis, pour maintenir la pression sur les circuits des produits miniers qui sortent de l’est de la RDC.
Commentaires (0)
Participer à la Discussion