Nigeria: détresse et inquiétude après l'enlèvement de plus de 300 élèves d'une école catholique
Au Nigeria, le bilan s’alourdit après un nouveau rapt massif dans une école catholique. 315 élèves et enseignants ont été enlevés, vendredi 21 novembre, dans l’établissement Saint Mary, dans l’État du Niger, selon la dernière mise à jour de l’Association des chrétiens du Nigeria.
Pris d’assaut à l’aube, l’établissement a été ciblé malgré la fermeture préventive des internats face à la montée des menaces.
Selon l’Association des chrétiens du Nigeria (CAN), le nombre total de victimes enlevées dans cette école - primaire et secondaire – Saint Mary, s’élève désormais à 303 élèves et douze enseignants. Ce chiffre représente quasiment la moitié des effectifs de l’école où sont inscrits 629 élèves. Le gouvernement nigérian n'a pas fait de commentaire pour le moment sur le nombre de personnes enlevées.
Joint par RFI, Dauda Chekula, chef du village dans la localité de Kwana, fait le tour des foyers pour recenser les enfants portés disparus. « Les bandits sont arrivés entre une heure et trois heures du matin. Il y avait un gardien à l’école, mais ils lui ont tiré dessus. Il est maintenant à l’hôpital. Dans mon village, quinze enfants manquent à l’appel. Nous sommes à seulement six kilomètres de l’école Saint Mary. Je fais le tour des familles pour vérifier le nombre d’enfants portés disparus. »
Parmi les familles touchées, la détresse et l'inquiétude sont immenses. Le responsable décrit une population encore sous le choc. « Depuis hier [vendredi 21 novembre], certains parents pleurent encore. Beaucoup d’entre nous n’ont même pas pu travailler ou sortir, tellement nous sommes tristes. Les gens sont en colère. Certains enfants enlevés n’ont même pas cinq ans. »
« Ce que nous attendons maintenant, c’est de l’aide, insiste Dauda Chekula. Nous voulons que nos enfants reviennent, mais nous ne savons pas si ce sera par une rançon ou par la force. Nous ne dormons plus la nuit parce que les bandits attaquent à ce moment-là. Nous sommes des agriculteurs. Nous avons mis nos enfants à l’école pour qu’ils aient un avenir… et maintenant ils ont été enlevés. Le gouvernement ne nous aide pas. Et si les bandits demandent deux millions ou cinq millions de nairas, où allons-nous trouver cet argent ? »
Le gouverneur de l'État du Niger, Mohammed Umar Bago, a assuré à la presse samedi que les forces de sécurité étaient encore en train de compter et qu'elles fourniraient un chiffrage d'ici la fin de la journée. M. Bago a décidé de fermer toutes les écoles de son État, imitant ainsi les autorités des États voisins de Katsina et de Plateau.
Le ministère de l'Éducation nigérian a de son côté annoncé la fermeture de 47 lycées gérés par le gouvernement fédéral, essentiellement dans le nord du pays. Le président nigérian, Bola Tinubu, a annulé sa participation au G20 pour gérer la crise, alors que les enlèvements d’élèves se multiplient à travers le pays.
C’est la deuxième attaque de ce type en une semaine, après l’enlèvement d’une vingtaine de jeunes filles lundi dans l’État voisin de Kebbi.
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