La Côte d’Ivoire souhaite renforcer la lutte contre les groupes jihadistes actifs au Sahel. Selon des informations obtenues par Reuters, Abidjan a demandé aux États-Unis de déployer des avions espions dans le nord ivoirien pour mener des opérations transfrontalières contre les combattants affiliés à Al-Qaïda.

Deux hauts responsables ivoiriens de la sécurité ont confirmé que des discussions étaient en cours avec Washington. L’un d’eux, chargé de la lutte antiterroriste, a précisé que les deux pays s’étaient déjà accordés sur les besoins sécuritaires de la région. Reste désormais à fixer un calendrier.

Pour l’instant, la Maison-Blanche n’a pas répondu aux sollicitations de Reuters. Le Pentagone indique qu’aucune opération n’est prévue « pour le moment » en Côte d’Ivoire. Le Département d’État, de son côté, rappelle que les États-Unis « poursuivront activement leurs objectifs antiterroristes lorsqu’ils concernent les intérêts américains ». Le ministère ivoirien de la Défense n’a, lui non plus, pas réagi.

Cette demande intervient alors que Washington a perdu l’accès à sa principale base militaire en Afrique de l’Ouest. En 2024, le Niger a expulsé les forces américaines et s’est tourné vers la Russie pour sa sécurité. La base américaine, construite pour 100 millions de dollars, jouait un rôle essentiel dans la collecte de renseignements sur les groupes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique.

Selon le Global Terrorism Index, le Sahel demeure l’une des zones les plus touchées au monde, avec 3 885 décès liés au terrorisme en 2024, soit près de la moitié du total mondial.