À Nahio, petite localité du département d’Issia, la nuit du samedi 25 octobre 2025 a tourné au cauchemar. Quelques heures après la fermeture des bureaux de vote, la ville s’est embrasée dans une explosion de violences meurtrières.

Tout aurait commencé dans la matinée, jour du scrutin, selon Luc Yébé, chef du village voisin de Digbam. Des manifestants opposés à un nouveau mandat du président Alassane Ouattara ont bloqué les axes reliant Nahio aux localités voisines. Le geste, interprété comme une provocation par les partisans du pouvoir, a rapidement mis le feu aux poudres.

Alertées, les forces de l’ordre de Saïoua sont intervenues pour rétablir le calme. Mais la tension est restée palpable. À la tombée de la nuit, des hommes armés ont envahi la ville, semant la panique parmi les habitants. Des tirs nourris ont retenti dans plusieurs quartiers.

Le bilan est tragique : trois personnes ont perdu la vie, plusieurs blessés sont signalés et une dizaine de maisons ont été incendiées. Les familles, terrorisées, ont passé la nuit terrées chez elles.

Contacté par nos confrères Top News Africa, Ibrahim Lokpo, cadre régional du RHDP, a exprimé sa profonde consternation face à ces violences et annoncé son intention de se rendre sur place pour apporter son soutien aux populations.

Une source sécuritaire à Saïoua a confirmé les incidents, tout en refusant d’en dire plus, invoquant le devoir de réserve.

Nahio panse encore ses plaies, dans l’attente d’un retour au calme durable.