La famille de Nooran Rezayi, l'adolescent de 15 ans abattu par balle par la police de Longueuil (SPAL) le 21 septembre 2025 à Saint-Hubert, a vivement dénoncé jeudi les communications survenues après le drame entre la direction du Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) et le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI).

Ingérence et contamination des témoins dénoncées

Dans une déclaration transmise par leur cabinet d’avocats, la famille Rezayi qualifie les échanges d'« ingérence manifeste du SPAL dans l’enquête du BEI afin de protéger ses collègues, au mépris des lois et des principes fondamentaux de justice ».

1. Le directeur du SPAL, Patrick Bélanger, avait adressé une lettre à la directrice du BEI, Me Brigitte Bishop, pour justifier les actions de ses agents.
2. Ces explications auraient été jugées erronées par le BEI, notamment la négation que des policiers du SPAL aient contaminé des témoins.
3. Les communications révèlent en effet que plus d’une quinzaine de témoins auraient été rencontrés par des policiers de Longueuil avant l’arrivée des enquêteurs du BEI.
4. Selon la famille, il s'agit d'une « atteinte majeure à l’intégrité de la preuve ». La directrice du BEI a rejeté les clarifications du SPAL, insistant que « certaines précisions s'imposent quant aux faits rapportés ainsi qu'aux obligations applicables en matière d'enquêtes indépendantes ».

La mairesse de Longueuil réclame une enquête

Informée des échanges il y a trois semaines, la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, a pris l'initiative de demander au ministre de la Sécurité publique d’enquêter sur les agissements de son propre corps de police.

1. La mairesse s’est dite « extrêmement préoccupée par les reproches formulés par le BEI à l’égard du SPAL dans un dossier aussi grave ».
2. De son côté, le SPAL s’est défendu jeudi, affirmant que la demande d'enquête de la mairesse « émanait de la transparence du directeur du SPAL, qui a lui-même communiqué à la Ville ces allégations de manquements aux procédures de déclenchement du BEI aussitôt connues ».
3. La famille de l'adolescent a salué les démarches de la mairesse Fournier, espérant une intervention rapide et transparente du ministère de la Sécurité publique.