Depuis quelques mois, le nord de la Côte d’Ivoire, cible d’attaques des hommes de la Katiba Macina depuis juin 2020, connaît un répit. La découverte, au début de février, d’un engin explosif improvisé sur l’axe TéhiniKoïnta, près du parc de la Comoé dans le nord-est du pays, est la dernière tentative d’attaque rendue publique. « Le renforcement du renseignement a permis de neutraliser des entreprises similaires », a souligné le général de brigade Ouattara Zoumana, commandant de la 4 région militaire et de la zone opérationnelle Nord, interrogé au début de mai par des médias internationaux.
La création de cette zone opérationnelle a pour but de coordonner l’action des différentes forces de défense et de sécurité dans la zone. « Malgré la relative accalmie, nous n’avons pas le droit de nous endormir sur nos lauriers. Nous connaissons le mode d’action de l’ennemi, qui est fondé sur la per"die et utilise la population. Nous devons rester vigilants », a-t-il ajouté, plaidant pour un renforcement des effectifs.
Les forces de défense et de sécurité portent une attention particulière au parc de la Comoé, où, en plus de la menace terroriste, se développe l’orpaillage clandestin. Discriminations ethniques Si la sérénité revient progressivement dans la région, le terrorisme a fragilisé les relations intercommunautaires, en créant un climat de suspicion, particulièrement envers les peuls, accusés d’être des terroristes ou d’en être les complices. Cette mé"ance intervient dans un contexte de relations parfois tendues entre agriculteurs et éleveurs.
Fin janvier, un chef de village con"ait à JA l’importance de la collaboration avec les forces de l’ordre pour lutter contre le terrorisme, en signalant systématiquement tout passage de berger. Résultat, de nombreuses associations locales ont dénoncé les arrestations et le harcèlement des peuls, qui constituent la majorité des éleveurs transhumants .
« C’est comme si le métier d’éleveur était un passeport pour le jihad. Pourtant nos cheptels sont également victimes des groupes jihadistes », déplore un membre d’une association des éleveurs. Et d’ajouter : « Le vol de bétail est un mode de "nancement de ces mouvements terroristes. Ce n’est ni l’activité ni l’ethnie d’une personne qui fait de lui un jihadiste : Amedy Coulibaly [un des auteurs des attentats de janvier 2015 en France] n’était pas peul. Beaucoup de stéréotypes courent à l’encontre des peuls.
Cet amalgame est renforcé par le fait que les spécialistes s’accordent à dire qu’il n’y pas encore de jihadisme endogène en Côte d’Ivoire. Les bergers venant de pays voisins pour la transhumance éveillent donc des soupçons Lire la suite sur Jeune Afrique
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