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France: la traque est lancée après le vol des bijoux du Louvre, la sécurité des musées en débat

Auteur: AFP

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France: la traque est lancée après le vol des bijoux du Louvre, la sécurité des musées en débat

La traque a commencé: au lendemain du spectaculaire cambriolage au musée du Louvre à Paris, la police française est lundi aux trousses de quatre malfaiteurs partis avec huit "joyaux de la couronne de France".

Portant la marque de la criminalité organisée, ce vol en plein jour dans le plus grand musée du monde, qui reçoit près de 9 millions de visiteurs par an et abrite 35.000 œuvres sur 73.000 m2, a eu un écho international.

Il déclenche aussi une polémique politique et relance le débat sur la sécurité des musées français, qui présentent "une grande vulnérabilité", a reconnu le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez.

"Nous avons failli", a estimé lundi sur la radio publique France Inter le ministre de la Justice français Gérald Darmanin, puisque des malfaiteurs ont été "capables de mettre un monte-charge" sur la voie publique, "de faire monter des gens en quelques minutes pour récupérer des bijoux inestimables et de donner une image déplorable de la France".

Un peu après l'ouverture dimanche, aux alentours de 09H30 (07H30 GMT), une nacelle se cale sous un balcon. Après avoir découpé une vitre à la disqueuse, deux cambrioleurs s'introduisent dans la galerie d'Apollon, commandée par Louis XIV pour exalter sa gloire de Roi-Soleil. La salle abrite "la collection royale de gemmes et les diamants de la Couronne", qui compte environ 800 pièces.

Ils ouvrent deux vitrines à la disqueuse, scène partiellement filmée avec un téléphone portable, sans doute par un visiteur selon une source policière, et diffusée par les chaînes d'information. Visages masqués, ils volent neuf pièces, toutes du XIXe siècle.

Un malfaiteur visible sur les images est vêtu d'un gilet jaune. Or, les enquêteurs, qui disposent aussi d'images de vidéosurveillance, ont en leur possession un gilet jaune, récupéré après sa découverte par un "citoyen", selon la procureure de Paris Laure Beccuau.

Sept minutes chrono

La couronne de l'impératrice Eugénie, l'épouse de Napoléon III (empereur de 1852 à 1870), est abandonnée dans leur fuite par les malfaiteurs. Son état est "en cours d'examen", selon le ministère de la Culture.

Mais sont emportées huit pièces "d'une valeur patrimoniale inestimable" selon les autorités. Parmi elles, le diadème d'Eugénie, qui compte près de 2.000 diamants, et le collier de la parure de saphirs de Marie-Amélie dernière reine de France (épouse de Louis-Philippe Ier, roi des Français de 1830 à 1848), et d'Hortense de Beauharnais (mère de Napoléon III). Il est composé de huit saphirs et de 631 diamants, selon le site internet du Louvre.

L'opération dure sept minutes. Elle est le fait de cambrioleurs "chevronnés" qui pourraient être "étrangers" et "éventuellement" connus pour des faits similaires, selon Laurent Nuñez.

Selon le ministère de la Culture, grâce à l'intervention d'agents du musée, "les malfaiteurs ont été mis en fuite, laissant derrière eux leurs équipements".

Les pièces volées sont difficiles sinon impossibles à revendre en l'état. Dès lors, deux hypothèses, selon Laure Beccuau: les auteurs peuvent avoir agi "au bénéfice d'un commanditaire" ou avoir voulu obtenir "des pierres précieuses pour pratiquer des opérations de blanchiment".

Une soixantaine d'enquêteurs

Ce vol, le premier recensé au Louvre depuis celui en 1998 d'un tableau du peintre français Camille Corot jamais retrouvé, relance le débat sur la sécurité des musées. Moins sécurisés que des banques et recelant des trésors d'orfèvrerie, ils sont les cibles de groupes criminels.

"Jusqu'où ira le délitement de l'Etat?", s'est indigné le président du parti d'extrême droite Rassemblement national, Jordan Bardella, dénonçant une "insupportable humiliation" pour la France.

Selon le ministère de la Culture, les alarmes, situées sur la fenêtre extérieure de la galerie ainsi que sur les deux vitrines haute sécurité, se sont déclenchées. Elles "étaient en fonctionnement" et le poste de sécurité "en a été destinataire", a dit Laure Beccuau. Il "reste la question de savoir si les gardiens ont entendu ces alarmes" et de déterminer si elles ont bien "sonné" dans la pièce objet du vol.

"Nous retrouverons les œuvres et les auteurs seront traduits en justice", a promis dimanche sur X le président français Emmanuel Macron.

Une soixantaine d'enquêteurs de la brigade de répression du banditisme (BRB) de la police judiciaire parisienne et de l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) sont mobilisés.

Auteur: AFP
Publié le: Lundi 20 Octobre 2025

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