La survie des zones rurales espagnoles passe-t-elle par les migrants ? L'agriculture en quête de main-d'œuvre.
Confrontée à un manque de main-d'œuvre locale dans ses campagnes, l'Espagne se tourne vers les migrants pour maintenir son secteur agricole et ses zones rurales, une opportunité saisie par de nombreux Africains.
C'est le cas d'Osam Abdulmumen, un Soudanais de 25 ans qui, après avoir fui la guerre dans son pays, veille depuis des mois sur un troupeau de 400 bêtes à Los Cortijos, un petit village espagnol de 850 habitants.
Los Cortijos est emblématique des centaines de localités rurales qui subissent un dépeuplement accéléré, conséquence de l'exode rural. Les exploitations agricoles peinent de plus en plus à recruter des bergers.
« Il y a beaucoup de travail pour les bergers en Espagne, mais les gens n'aiment pas travailler à la campagne. Je veux juste travailler, c'est le travail le plus rapide que j'ai pu trouver », confie l'apprenti berger. La main-d'œuvre étrangère est d'autant plus appréciée que 81 % des Espagnols vivent désormais en milieu urbain, contre 59 % en 1950, selon la Banque d'Espagne.
Alvaro Esteban, propriétaire, explique la difficulté de la situation : « Il est difficile de trouver des gens qui travaillent à la campagne. La plupart des entreprises existantes aujourd'hui n'auront pas de successeurs car les enfants ne veulent pas suivre les traces de leurs parents. Il faut donc chercher ces personnes ailleurs. Souvent, en dehors du pays. Il y a beaucoup de gens qui viennent chercher des opportunités pour améliorer leur situation. Et ici, ce que nous faisons en fin de compte, c'est de leur donner cette opportunité ».
Pour pallier ce déficit et faciliter l'intégration professionnelle des nouveaux arrivants, un programme gouvernemental propose une formation aux migrants comme Abdulmumen, dont les fermes locales dépendent désormais pour la garde des animaux.
« Je suis en train de suivre une formation sur les animaux : vaches, moutons, chèvres. Et je serai très contente de travailler dans le campo (la campagne) avec les animaux », témoigne Sharifa Issah, étudiante ghanéenne.
Depuis 2022, ce programme, financé par le gouvernement régional, a déjà formé environ 460 étudiants, majoritairement issus de l'immigration.
Commentaires (0)
Participer à la Discussion