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Cameroun : La réélection contestée de Paul Biya fait craindre une nouvelle vague de manifestations

Auteur: Ivoirematin

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Cameroun : La réélection contestée de Paul Biya fait craindre une nouvelle vague de manifestations

La tension politique demeure palpable au Cameroun suite à la validation des résultats de l'élection présidentielle qui a confirmé Paul Biya pour un nouveau mandat. Si un calme relatif semble être revenu après de brèves périodes de troubles, les appels à la contestation contre ce scrutin, jugé largement frauduleux, s'intensifient. La mobilisation s'organise non seulement à l'intérieur du pays, mais également au sein de la diaspora camerounaise.

Montée de la contestation et réaction ferme du gouvernement

De Yaoundé à Douala, les mouvements citoyens et les organisations de la société civile exhortent la population à descendre dans la rue. Leur objectif est clair : dénoncer ce qu'ils considèrent comme une « confiscation du pouvoir ». Sur les plateformes en ligne, des campagnes de mobilisation sont activement menées, notamment par des figures de la diaspora basées en Europe et aux États-Unis.

Face à cette ferveur, le gouvernement a opté pour la fermeté. Le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a créé la polémique en qualifiant les partisans de l’opposant Issa Tchiroma Bakary de « terroristes ». Des propos immédiatement critiqués par l'analyste politique Henriette Ekwe, qui y voit la preuve d'un pouvoir « déconnecté de la réalité ».

« Si monsieur Atanga Nji suivait l’actualité mondiale, il saurait qu’il arrive un moment où les peuples disent stop. Cela s’est produit au Népal, à Madagascar, et aujourd’hui, les jeunes Camerounais expriment la même exaspération », a-t-elle déclaré.

Mme Ekwe souligne que la colère populaire est un écho direct au sentiment d’injustice provoqué par la victoire attribuée au président Biya, aux dépens de M. Tchiroma.

Le spectre de la répression plane

Dans ce climat tendu, les autorités craignent une recrudescence des violences. Des forces de sécurité ont été déployées stratégiquement dans les zones sensibles des grandes agglomérations. Par précaution, plusieurs manifestations déjà annoncées ont fait l'objet d'une interdiction.

Âgé de 92 ans et au sommet de l'État depuis plus de quatre décennies, Paul Biya fait face à une vague de contestation d'une ampleur inédite. Ses adversaires dénoncent un régime autoritaire et clament l'urgence d'une alternance démocratique. Pour une large partie de la population, cette énième réélection symbolise « l’épuisement d’un système » et la nécessité impérieuse d'un renouveau politique.

Tandis que la communauté internationale privilégie les appels au calme et au dialogue, la base citoyenne, elle, semble résolue à manifester son mécontentement. Le Cameroun se retrouve ainsi dans une situation délicate, oscillant entre l'espoir d'un changement et la crainte de la répression.

Auteur: Ivoirematin
Publié le: Samedi 01 Novembre 2025

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