La Police nationale sénégalaise a franchi une étape cruciale dans la lutte contre le proxénétisme le dimanche 21 décembre. Le "cerveau" présumé d’un réseau de trafic de femmes, de nationalité nigériane, a été interpellé à Kédougou, dans le sud-est du pays.

Un mode opératoire fondé sur la tromperie et la contrainte

L'enquête, menée par la Division de lutte contre le trafic de migrants (DNLT), a mis en lumière un schéma criminel bien rodé :

1. Le recrutement : Trois jeunes Nigérianes ont été attirées au Sénégal sous la fausse promesse d'emplois dans la restauration.
2. La séquestration : Une fois arrivées au domicile de la suspecte, les victimes ont été privées de leur liberté.
3. Le rituel de soumission : Pour garantir leur silence et leur obéissance, les jeunes femmes ont été soumises à des rites occultes de "soumission" avant d'être livrées à la prostitution forcée.

Des ramifications internationales

La principale suspecte a avoué avoir généré 900 000 francs CFA (environ 1 400 euros) grâce à l'exploitation de ces trois victimes. Une part importante de ces fonds était renvoyée au Nigeria à des complices familiaux, chargés du recrutement initial.

Prise en charge : Les trois victimes ont été confiées à une association locale spécialisée afin de recevoir un soutien psychologique et social.

Kédougou : une zone sous haute tension

La région minière de Kédougou est devenue un point chaud de la traite humaine au Sénégal. La prolifération des sites d’orpaillage artisanal attire une main-d'œuvre vulnérable en provenance de toute l'Afrique de l'Ouest, souvent exploitée sexuellement à proximité des mines.

Cette arrestation s'inscrit dans une recrudescence de cas similaires identifiés par les autorités sénégalaises ces derniers mois.