L'ancien chef rebelle congolais, Roger Lumbala, a été condamné le lundi 15 décembre 2025, à Paris, à 30 ans de réclusion criminelle pour complicité dans les atrocités commises par ses troupes en République démocratique du Congo (RDC) en 2002-2003.

Ce verdict, qualifié d'« historique » par les ONG, est perçu comme un coup d'arrêt à des décennies d'impunité dans l'est de la RDC, une région ravagée par des conflits incessants pour le contrôle des ressources.

Détails du Procès et des Chefs d'Accusation

1. Complicité de Crimes : Lumbala a été déclaré coupable de complicité « par ordre » ou « par aide ou assistance » de crimes commis par les combattants de son groupe rebelle, le RCD-N, lors de l'offensive baptisée « Effacer le tableau » contre une faction rivale.
2. Crimes Retenus : Les exactions étaient d'une extrême brutalité et comprenaient :
3. Viols utilisés comme armes de guerre et esclavage sexuel
4. Travail forcé, tortures et mutilations
5. Exécutions sommaires
6. Pillage systématique et racket des populations
7. Compétence Universelle : Roger Lumbala, détenu à Paris depuis cinq ans, a été jugé par la justice française en vertu du principe de la compétence universelle applicable aux crimes contre l'humanité sous certaines conditions.
8. Peine Requise : Le Parquet national antiterroriste (Pnat) avait initialement requis la réclusion criminelle à perpétuité.
9. Attitude de l'Accusé : L'ancien ministre éphémère a contesté la légitimité de la justice française et a refusé d'assister aux débats, mais est revenu écouter le verdict, restant impassible.

⚖️ L'Importance du Verdict

Ce procès est le premier mené par une cour nationale appliquant la compétence universelle à aboutir à la condamnation pour des atrocités commises dans l'est de la RDC.

1. Espoir des ONG : Les organisations de défense des droits humains espèrent que ce jugement ébranlera le sentiment d'impunité qui prévaut chez les belligérants impliqués dans les conflits de la RDC, souvent motivés par la mainmise sur les ressources minières et naturelles (diamants, coltan, etc.).
2. Contexte Géopolitique : L'offensive était soutenue par l'Ouganda et alliée au MLC de Jean-Pierre Bemba. Le verdict intervient alors que l'est de la RDC reste le théâtre d'affrontements violents, notamment entre le M23 (soutenu par le Rwanda) et l'armée congolaise.

Malgré les condamnations antérieures de chefs de guerre comme Thomas Lubanga, Germain Katanga et Bosco Ntaganda par la Cour pénale internationale (CPI) entre 2012 et 2021, les ONG soulignent que c'est une étape judiciaire sans précédent au niveau national. L'accusation a affirmé que Lumbala était bien l'« une des têtes pensantes » de cette offensive sanglante.