L'Assemblée nationale a validé le mercredi 10 décembre 2025 le projet de Loi de finances de l'État pour l'exercice 2026. Sous la direction d'Aimé Boji Sangara, la plénière a adopté un budget ajusté à 54 335,7 milliards de francs congolais, ce qui équivaut à environ 22 milliards de dollars américains.

Un ajustement monétaire à l'origine de la révision

Cette réévaluation du montant total découle principalement d'un nouvel ajustement du taux de change, comme l'a expliqué Guy Mafuta Kabongo, rapporteur de la Commission Économique, Financière et Contrôle budgétaire.

Initialement, lors du dépôt du projet par le gouvernement en septembre, la projection se basait sur un taux de 2 490 francs congolais pour un dollar. Les nouvelles prévisions, alignées sur les estimations du Fonds monétaire international (FMI), fixent désormais le taux à 2 400 francs, avec une projection prudente à 2 600 francs.

Priorités et secteurs bénéficiaires de la hausse

La mise à jour du budget se traduit par une augmentation de 7,2 % des dépenses globales, qui passent de 50 691,8 à 54 335,7 milliards de francs congolais.

Cette hausse vise à renforcer plusieurs domaines clés de la politique publique :

1. Rémunérations des agents publics.
2. Service de la dette extérieure.
3. Investissements financés sur ressources propres de l'État.
4. Opérations électorales et dépenses de sécurité.

Parallèlement, le gouvernement anticipe une hausse des recettes. Les budgets annexes devraient progresser de 6,6 %, et les comptes spéciaux de 9 %, grâce à une amélioration de la gestion des établissements publics.

Débats parlementaires et vote massif

Le débat en plénière a été l'occasion pour les députés de soumettre leurs propositions. Parmi les suggestions, on notait :

1. Une proposition d'augmentation des taxes dans le secteur des télécommunications.
2. La demande d'intégration de projets d'infrastructure jugés urgents, tel que la route Kolwezi–Dilolo.

À l'issue des discussions, le vote a démontré une adhésion quasi unanime : le texte a été adopté avec 428 voix pour, seulement 2 voix contre et aucune abstention. Les recommandations formulées par la commission parlementaire seront transmises au gouvernement pour examen.

L'adoption de ce budget, qui s'inscrit dans un contexte international marqué par une forte incertitude monétaire, ouvre la voie à l'exécution des principales priorités financières de l'État congolais pour l'année 2026.