 
							Les Etats-Unis et le Royaume-Uni retirent leur personnel non-essentiel du Mali
Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont annoncé l’évacuation du Mali de leur personnel « non-essentiel » et de leurs familles en raison de « risques sécuritaires », alors que la capitale Bamako subit un blocus jihadiste sur les importations de carburant.
Le département d’Etat américain a « ordonné aux employés non-essentiel et à leurs familles de quitter le Mali en raison des risques sécuritaires », indique depuis jeudi le site internet de conseil aux voyageurs américains.
Cette décision a été suivie par le gouvernement du Royaume-Uni qui a fait savoir sur son site jeudi que le « personnel non-essentiel de l’ambassade britannique a été évacué temporairement de Bamako ».
Mardi, l’ambassade des Etats-Unis avait déjà exhorté ses ressortissants à « quitter immédiatement » le pays par des vols commerciaux.
Elle soulignait que « la pénurie de carburant, la fermeture des écoles et universités à travers le pays » et « le conflit persistant entre le gouvernement malien et des éléments terroristes près de la capitale Bamako aggravent la nature imprévisible de la situation sécuritaire ».
La décision américaine a été suivie par d’autres pays comme l’Italie, l’Allemagne, le Canada ou encore l’Espagne qui ont également invité leurs ressortissants à quitter le pays.
Depuis le mois de septembre, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda, s’attaque au Mali aux camions-citernes de carburant venant notamment du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, par où transite la majorité des biens qu’importe le Mali.
Selon le JNIM, le blocus est une mesure de représailles à l’interdiction par les autorités maliennes de la vente de carburant hors stations en milieu rural, où le carburant est transporté dans des jerricanes pour être vendu ensuite. La mesure avait pour but d’assécher les moyens d’approvisionnement des jihadistes, selon les autorités.
Malgré les escortes de l’armée, plusieurs camions ont été incendiés, des chauffeurs et militaires tués ou enlevés dans des embuscades jihadistes.
Alors que le blocus se fait ressentir depuis deux semaines dans la capitale, l’économie de ce pays sahélien enclavé tourne au ralenti et le quotidien des habitants est devenu extrêmement difficile.
Depuis 2012, le Mali fait face à une profonde crise sécuritaire nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires. Elle s’ajoute à une grave crise économique.
Le régime au pouvoir depuis deux coups d’Etat en 2020 puis 2021 peine à endiguer les attaques jihadistes sur le terrain.
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