RCD/Tragédie à Pointe-Noire : Deux Vies Brisées Relancent le Débat sur la Sécurité Ferroviaire
Le drame survenu le lundi 17 novembre 2025 à la gare de Tié-Tié, dans le troisième arrondissement de Pointe-Noire, a coûté la vie à deux personnes et mis en lumière, une fois de plus, les défaillances criantes en matière de sécurité le long du réseau ferré.
Les deux victimes, dont l'identité n'a pas été communiquée, ont été mortellement fauchées par un train du Chemin de fer Congo-Océan (CFCO). Le sinistre s'est produit alors qu'elles tentaient de traverser illégalement les voies pour se rendre à un marché informel établi de l'autre côté.
Selon des témoins, une jeune femme s'est engagée sur la voie ferrée juste au moment où le train se mettait en mouvement. Prise de panique, elle a été incapable de s'écarter.
Un homme, alerté par ses appels à l'aide, se serait alors précipité pour tenter de la secourir. Tragiquement, dans leur tentative désespérée d'échapper à la locomotive, les deux individus ont été happés et se sont retrouvés sous les wagons. La jeune femme a été décapitée, tandis que l'homme a succombé à une hémorragie massive suite à une amputation causée par le choc.
Cet accident souligne l'implacable réalité physique du transport ferroviaire. Les locomotives du CFCO, conçues pour tracter des marchandises et pesant plusieurs dizaines de tonnes, possèdent une inertie telle qu'un arrêt d'urgence est presque impossible sur une courte distance.
Comme le rappelle un agent ferroviaire, « Une personne ne fait pas le poids face à une rame en mouvement ». Pour les conducteurs, impuissants face à de telles intrusions sur les voies, ces événements représentent de véritables traumatismes psychologiques, car même lorsqu'un obstacle est aperçu, la vitesse et la masse du convoi rendent toute manœuvre d'évitement ou d'arrêt rapide vaine.
Le drame de Tié-Tié n'est malheureusement pas un cas isolé, mais s'inscrit dans une tendance inquiétante d'augmentation des accidents ferroviaires en République du Congo. Selon Ignace Nganga, directeur général du CFCO, la recrudescence est manifeste depuis cinq ans :
Face à cette série noire, la question de la sécurisation des infrastructures et de la sensibilisation des usagers revient avec acuité. Les autorités locales et la direction du CFCO sont pressées d'agir sur plusieurs fronts :
La prévention de futurs drames passe par une politique volontariste combinant le respect des règles de sécurité par les populations et l'engagement des autorités à protéger les infrastructures vitales.
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