Calendar icon
Saturday 08 November, 2025
Weather icon
á Dakar
Close icon
Se connecter

Répression sanglante en Tanzanie : Des civils tués chez eux en « représailles » aux manifestations post-électorales

Auteur: Ivoirematin

image

Répression sanglante en Tanzanie : Des civils tués chez eux en « représailles » aux manifestations post-électorales

Des ONG tanzaniennes ont dénoncé le 7 novembre des « représailles meurtrières généralisées » contre des civils, y compris des personnes tuées à leur domicile, suite à la répression violente des manifestations survenues après l'élection présidentielle du 29 octobre.

Les organisations ont condamné les « violations généralisées des droits de l’Homme » qui ont marqué la période avant, pendant et après le scrutin.

Des tueries en représailles documentées

Après le rétablissement d'internet, des vidéos et images partagées sur les réseaux sociaux ont commencé à circuler, montrant des représailles contre de jeunes manifestants. Un communiqué commun de sept ONG tanzaniennes souligne la gravité de la situation, l'une d'elles mentionnant spécifiquement sur X des « civils tués en représailles, certains chez eux », dont un journaliste.

Les ONG s'inquiètent de « l’usage excessif de la force, via l’emploi de balles réelles et de gaz lacrymogène » contre les manifestants. Elles jugent « tout aussi préoccupant de constater le nombre croissant de témoignages faisant état de passants ou de civils tués chez eux alors qu’ils n’étaient en aucun cas porteurs de menace ». Ces tueries ont « profondément marqué les familles et les communautés », avec des cas où des enfants ont vu leurs parents se faire agresser, arrêter ou tuer.

Élections contestées et bilan humain lourd

Les manifestations ont éclaté le 29 octobre, jour des élections législatives et présidentielle, remportées par la présidente Samia Suluhu Hassan avec près de 98 % des suffrages. L'opposition et des observateurs étrangers ont largement dénoncé des fraudes massives.

  1. Le principal parti d'opposition, Chadema, avance un bilan d'au moins 800 morts.
  2. Des sources diplomatiques et sécuritaires ont corroboré l'idée que des centaines, voire des milliers de personnes, ont été tuées en marge de ces événements.

Les autorités tanzaniennes n'ont pas communiqué de bilan humain officiel, se contentant d'évoquer des « vies perdues ».

Vague d'arrestations pour « trahison »

Plus de 100 personnes ont été inculpées le 7 novembre pour « trahison », accusées d'avoir voulu « entraver les élections ». Les actes d’accusation consultés par l'AFP stipulent que ces personnes sont accusées d'avoir cherché à « intimider le pouvoir exécutif » et d'avoir « manifesté cette intention en causant des dommages importants aux biens publics destinés à fournir les services essentiels ».

Témoignages poignants et contexte de la répression

À Mwanza (Nord), un des principaux foyers de contestation, un cadre de Chadema, Amos Ntobi, estime que plus de 200 personnes y ont péri. Il témoigne de scènes de violence où « des gens se faire tirer dessus en plein jour » et de corps jonchant les rues. Il a assisté à neuf enterrements récents, dont la plupart des victimes sont mortes par balle ou battues à mort. Parmi elles, deux enfants de 9 et 11 ans ont été tués.

Quatre cadres de l'opposition ont été arrêtés et d'autres ont disparu depuis le début de la contestation. Le régime de la présidente Hassan était déjà sous le feu des critiques pour son caractère répressif avant les élections. Amnesty International avait d'ailleurs dénoncé une « vague de terreur » dans le pays, marquée par la multiplication des arrestations et des enlèvements de voix critiques.

Auteur: Ivoirematin
Publié le: Samedi 08 Novembre 2025

Commentaires (0)

Participer à la Discussion