Vingt ans après des atrocités à l’est de la RDC, ouverture du procès historique de Roger Lumbala
Le procès de l’ex-rebelle congolais Roger Lumbala s’est ouvert à Paris, une audience historique sur les atrocités commises dans l’est de la République démocratique du Congo, théâtre d’un des conflits les plus meurtriers du XXIe siècle. L’homme conteste la légitimité de la France à le juger.
L’ex-rebelle congolais Roger Lumbala a contesté la légitimité de la justice française pour le juger, mercredi, à l’ouverture de son procès devant la cour d’assises de Paris pour complicité de crimes contre l’humanité commis en 2002 et 2003 dans l’est de la République démocratique du Congo.
Il a affirmé mercredi à la cour d’assises de Paris qu’il refusait de comparaître à son procès, ne reconnaissant pas la compétence de la justice française pour le juger pour complicité de crimes contre l’humanité en RDC.
"La France n’est pas compétente pour me juger, vous allez me juger tout seuls", a déclaré Roger Lumbala depuis le box des accusés. "Je récuse mes avocats, je refuse de comparaître devant cette cour", a-t-il lancé en ajoutant, avant que le président de la cour ne suspende les débats, qu’il ne souhaitait plus revenir pour les six semaines d’audience.
Poursuivi pour complicité de crimes contre l’humanité, Roger Lumbala, âgé de 67 ans encourt un verdict de réclusion criminelle à perpétuité, avec les témoignages attendus de dizaines de victimes, sans que l’on sache combien pourront se déplacer jusqu’à Paris ou témoigner à distance depuis l’est de la RDC, toujours en proie à des conflits.
Ce "procès historique" est le premier au monde "en vertu de la compétence universelle pour des atrocités de masse commises en République démocratique du Congo (RDC) par un ressortissant congolais", se sont félicitées dans un communiqué plusieurs ONG parties civiles.
La justice française reproche à Roger Lumbala les crimes commis en 2002 et 2003 en Ituri et dans le Haut-Uélé par son mouvement rebelle du RCD-N (Rassemblement des Congolais démocrates National), soutenu par l’Ouganda voisin, et qui comptait parmi la dizaine de groupes alors en guerre dans le nord-est de la RDC.
La justice lui reproche de nombreux crimes : exécutions sommaires, travail forcé, tortures, mutilations, pillages, ainsi que des viols de femmes. Lumbala conteste l’ensemble des faits qui lui sont reprochés.
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